En Afrique de l’Ouest, les jeunes renforcent leur employabilité

LABIS de OUAGADOUGOU
Trouver sa place dans la société et obtenir un emploi restent deux défis importants pour nombre de jeunes de moins de 25 ans en Afrique subsaharienne. Comment permettre aux 30 millions de jeunes africain.e.s arrivant chaque année sur le marché du travail de trouver un emploi adapté et décent? C’est pour répondre à cette problématique de la jeunesse africaine que Solidarité Laïque a mis en œuvre le Programme Compétences pour Demain, en partenariat avec Aide et Action et avec le soutien de l’Agence Française de Développement.

 

Le chômage des jeunes et leur sous-emploi sur le continent ont des conséquences socio-économiques majeures pour l’ensemble des pays africains: troubles socio-politiques, migrations, insécurité, stagnation économique, pauvreté …
Pour y faire face, l’Agenda 2063 de l’Union Africaine a lancé un appel à l’action afin de soutenir les jeunes, considérés comme moteur de la renaissance africaine. L’atteinte de cet ambitieux objectif nécessite dès aujourd’hui  des investissements massifs dans la santé, l’éducation et l’accès aux technologies et aux opportunités des jeunes. 

C’est dans cette optique que le programme Compétences pour Demain s’inscrit, en installant des Laboratoires d’Innovations Sociales (LABIS) dans 6 villes d’Afrique de l’Ouest : Ouagadougou, Porto-Novo, Kobayah, Dakar, Abidjan, et Bamako.

 

 

Le LABIS pour renforcer son employabilité

 

Les LABIS accompagnent les jeunes vers l’emploi et dans le renforcement de leurs compétences, notamment à travers des formations de haut niveau entièrement gratuites afin de leur offrir de nouvelles perspectives d’avenir et de renforcer leur autonomie.

Awanabi est une jeune journaliste et blogueuse béninoise qui a participé à la formation audiovisuelle au LABIS de Porto Novo pour acquérir de nouvelles compétences: « À travers mon blog, j’écris beaucoup d’articles, mais aujourd’hui j’ai besoin d’animer mon blog avec des contenus vidéos, c’est ce qui a motivé ma participation. J’ai appris à utiliser des logiciels de montage, notamment celui d’Apple, Final Cut pour bien cadrer, bien faire un tournage etc…».

Au LABIS de Porto-Novo, les formations en audiovisuel et en communication de projets ont permis de former une soixantaine de jeunes, désormais mieux équipés pour rentrer sur le marché du travail.

 

La photographie, un métier d’homme ?

 

kounandi cissé

Pour Kounandi, bénéficiaire du LABIS de Bamako, la photographie n’est pas seulement une affaire d’hommes: en outre, elle constate qu’il y a de plus en plus de femmes photographes dans son pays, le Mali.  

« J’ai été initiée très jeune à la photographie par mon oncle. C’est devenu une passion pour moi, et je compte en faire mon métier. Je n’ai donc pas hésité à suivre le “workshop photo” au LABIS de Bamako, dont je salue ici l’initiative. Je n’avais jamais reçu de formation en photographie avant celle-ci, c’était une première pour moi. J’ai appris des notions que je ne connaissais pas, et cela n’a fait que renforcer ma passion pour la photo et mon envie d’en faire un métier.» 

Au LABIS de Bamako, nombreux sont les artistes qui viennent renforcer leur compétences et leur employabilité grâce à des formations artistiques, telles que celles suivies par Kounandi. Parmi les bénéficiaires, les femmes sont de plus en plus nombreuses à venir pour gagner en compétences et défier les clichés.

 

 

 

Depuis le lancement du programme Compétences pour Demain en mars 2020, et malgré la crise sanitaire, les 6 Laboratoires d’Innovations Sociales (LABIS) ont formé et accompagné plusieurs centaines de jeunes dans leurs projet d’entrepreneuriat, d’activisme, ou renforcement de compétences. Cet engouement témoigne de la volonté d’autonomisation et d’évolution professionnelle des jeunes d’Afrique de l’Ouest, au delà des difficultés du marché du travail et des préjugés de genre.

Découvrez les témoignages des bénéficiaires de Compétences pour Demain sur Youtube

À propos du programme Compétences pour Demain:

Confrontés à une instabilité politique, à un fort taux de chômage, les jeunes sont dans une situation très précaire. Dans un contexte de montée de la menace terroriste, il est urgent d’offrir à ces jeunes de meilleurs perspectives d’avenir. Le programme “Compétences pour demain”, qui succède à Top Eduq s’adresse aux jeunes des banlieues des grandes métropoles. Ces zones périurbaines que rejoignent les migrants régionaux sont sous-équipées en infrastructures éducatives et socio-éducatives. Elles cumulent de multiples facteurs d’exclusion qui conduisent parfois à des violences extrêmes.  C’est pourquoi Solidarité Laïque soutient des initiatives d’insertion professionnelle, d’éducation à la citoyenneté.

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