L’antenne de Solidarité Laïque est basée à Port-au-Prince mais de nombreuses activités de Solidarité Laïque se déploient sur le territoire de la Grand-Anse et des Nippes. Comment les équipes ont-elles vécu cette catastrophe ?
Nous sommes basés à Port-au-Prince mais nous avons aussi des bureaux dans la Grand’Anse et dans les Nippes. Nous comptons ouvrir un bureau dans le Sud afin de porter une réponse plus entière dans le domaine de l’éducation. Nous avons été pleinement impactés tant dans les activités que nous déployons que personnellement : plusieurs membres de l’équipe ont perdu des membres de leur famille. Suite au séisme, les salariés de Solidarité Laïque présents sur place ont dû dormir en pleine rue, et ont subi la dépression tropicale Grâce qui a suivi. Ils travaillent à présent sous des bâches pour assurer la continuité des activités. Nous sommes tous en état de choc et devons malgré tout agir.
Quelles actions de Solidarité Laïque ont été impactées ?
De nombreuses écoles ont été détruites. Nous agissons en Haïti à travers deux projets menés avec le soutien de l’Agence Française de Développement.
Le premier intitulé Timoun Retounen Lekòl (« Les enfants reviennent à l’école ») en 2018 a permis de toucher 45 écoles dont de reconstruire 11 écoles isolées dans la Grand’Anse. Ces écoles ont heureusement tenu le coup et nous espérons vivement pouvoir maintenir une rentrée scolaire en septembre.
Le deuxième intitulé “Lekòl chimen Libète” (« L’école, chemin de la liberté ») visait notamment à doter 27 écoles de la Grand’Anse d’infrastructures scolaires de qualité. Malheureusement, de nombreuses écoles ont été détruites durant le séisme et devront être entièrement reconstruites. Nous devrons également prendre en compte l’impact matériel et psychologique qu’a eu le séisme dans la poursuite de ce projet.
Solidarité Laïque et Aide et Action ont décidé d’associer leurs efforts pour apporter une aide coordonnée, pouvez-vous nous en dire plus ?
Oui, avec d’autres organisations, nous allons nous associer pour être plus efficaces. Parallèlement au déblayage des écoles, nous allons organiser 15 camps de soutien psycho-social. Ils vont être gérés par des animateurs formés lors des précédents programmes. Du matériel a été acheté et est en cours d’acheminement : spécialement adaptées, pour héberger pendant de longues semaines, voire des mois, 800 à 1 000 personnes, le temps pour elles de reconstruire leur domicile ; des sacs de couchage, couvertures, lits de camp, vêtements de pluie, kits sanitaires ; 25 000 cartables garnis (cahiers, stylos) pour permettre aux enfants de reprendre l’école avec le matériel nécessaire. Les besoins restent immenses mais nous sommes tous mobilisés.
Photos d’illustration : Ecole Hortensius Merlet © Solidarité Laïque Haïti