Le constat est clair : la privatisation de l’éducation progresse dans le monde entier, dans l’enseignement supérieur comme dans l’ « éducation de base » en dépit de la récente promesse de 12 années d’éducation gratuite primaire et secondaire de qualité (l’ODD 4 « Education 2030). En moyenne dans la région d’Afrique subsaharienne, plus de la moitié des élèves du préscolaire et plus d’un cinquième de ceux du cycle primaire et du secondaire sont scolarisés dans des établissements privés[5] .
Solidarité Laïque et la Coalition Education sont engagées depuis mars 2016 dans cette lutte contre la marchandisation de l’éducation.
Ce plaidoyer commence doucement à porter ses fruits. Après une résolution historique adoptée le 8 juillet, par le Conseil des Droits de l’Homme invitant les Etats à « corriger toute incidence négative de la commercialisation de l’éducation », Kishore Singh, rapporteur spécial des Nations Unies pour le Droit à l’Education se rendait le 30 juillet dernier en Haïti, où près de 90% des écoles sont privées pour demander aux autorités haïtiennes de garantir une éducation de qualité pour tous.
Malgré ces victoires, dans de nombreux pays et notamment en Afrique, des écoles à bas coût bénéficient d’une grande tolérance des Etats. (Ghana, Kenya…) Contenus standardisés d’une piètre qualité, les enseignants reçoivent le même cours à dispenser (« prémâché » sur tablette) auprès d’enfants ciblés comme défavorisés. Prenant conscience de l’enjeu, certains Etats comme le Ouganda ont réagi. Le 12 août 2016, la Ministre de l’éducation ougandaise de l’Education et du Sport annonçait la fermeture d’une des plus grandes chaînes d’écoles privées à but commercial du monde Bridge Academies International.
Lutter pour que l’éducation ne devienne pas un marché demandera un effort conséquent de la part des autorités !