Nous fêtons cette année le 50 ème anniversaire de la disparition de Célestin Freinet, père de la pédagogie coopérative et entre autres, de la correspondance scolaire. L’occasion de rendre hommage à un grand homme de la pédagogie, qui fait toujours référence aujourd’hui, et de rappeler l’outil formidable que peut représenter une correspondance internationale, à partir du moment où elle est intégrée dans une démarche de projet en réciprocité.
La correspondance scolaire est une technique emblématique de la pédagogie Freinet. « La pédagogie Freinet est par essence internationale » et, pour citer une anecdote très significative, dans le premier réseau d’échanges de 6 classes mis en place par Célestin Freinet en 1926, il y avait déjà une classe belge et une classe algérienne. Les fondements de la pédagogie Freinet furent dès le départ élaborés sur les valeurs affirmées du pacifisme, et de l’humanisme. Il apparaissait essentiel à Célestin Freinet d’établir de véritables liens entre les peuples, entre les éducateurs. La correspondance scolaire, entre les élèves, entre les maîtres, et plus largement entre tous les acteurs de l’éducation fut donc une activité essentielle, avec cette volonté de dépasser les problèmes de langue et de culture.
Quelle est l’actualité de ces pratiques, quels en sont les enjeux ? Comment démarrer une correspondance et en faire un véritable outil au service de l’ouverture à l’autre et au monde ? Comment bien s’outiller tout au long des étapes du projet de correspondance à l’international ?
Telles sont les questions auxquelles répond le guide à l’usage des éducateurs réalisé en 2012 par Solidarité Laïque avec l’ICEM (l’Institut Coopératif de l’Ecole Moderne- pédagogie Freinet) « La correspondance internationale, un projet pour s’ouvrir au monde », disponible sur demande grâce au document téléchargeable en bas de cette page.
La correspondance internationale est un antidote au repli individuel de plus en plus prégnant aujourd’hui (l’enfant est confronté à une foule de médias, d’informations, de moyens de communications qui, non accompagnés, exacerbe l’isolement) et permet d’apprendre en pratiquant : elle rend les enfants acteurs, ensemble, de leurs apprentissages.
Mais la correspondance n’est qu’un moyen, un support au service ici de l’éducation (disciplinaire, ou interculturelle) et non une finalité. L’intérêt n’est pas dans « l’échanges de lettres » mais bien dans le quoi et le comment cet échange s’inscrit. Ce n’est ni une activité naturelle ni qui doit être obligatoire, c’est un choix. Un engagement des différentes parties où la motivation et la responsabilité de la réussite de l’échange sont partagées, comme le signifie étymologiquement « correspondance » du latin « correspondentia » signifiant « accord mutuel » et incluant bien la notion de Partenariat, de réciprocité.
Ce guide a pour objectif d’accompagner au mieux, tout éducateur (animateur, enseignant) désirant se lancer dans une correspondance internationale mais un peu démuni sur le plan méthodologique et pratique.
Par des conseils, des expériences, des exemples concrets de projets et de supports réalisés et des apports théoriques, cet ouvrage doit pouvoir faciliter la mise en projet et l’envie de se lancer !