Les 12 et 13 avril, à Rabat, 150 participants célébraient la fin de 12 années de coopération entre les organisations de la société civile et les pouvoirs publics du Nord et du Sud. Douze années d’apprentissage de la différence au service d’un projet commun :la capacité de la jeunesse marocaine à participer à la vie démocratique, sociale et économique de son pays. « Au départ, ce sont 14 000 jeunes qui ont expérimenté une nouvelle façon de prendre part à la vie économique et citoyenne, explique Marion Boinot, responsable géographique Bassin Méditerranéen à Solidarité Laïque. A leur tour, ils ont rallié 30 000 jeunes. Avec le soutien de 148 organisations de la société civile, le mouvement engagé a été démultiplié. »
Susciter l’initiative, former et donner les moyens d’agir
Concrètement des formations en conduite de projet, communication, gestion financière ont été proposées à des jeunes venus de toutes les régions du Maroc. Partage d’expériences, transmission de savoir-faire leur ont permis de devenir des interlocuteurs crédibles auprès des pouvoirs publics, et notamment des collectivités locales. « C’est mon parcours de vie qui a été changé, témoigne Yacine, une jeune femme qui a rejoint le PCM en 2010. Plus en confiance, je me suis affirmée en tant que personne et mieux outillée, je suis en mesure aujourd’hui d’impulser ou de soutenir des initiatives au service du développement humain et social d’autres jeunes sur mon territoire ».
Des résultats tangibles
Création de coopératives agricoles de jeunes , activités culturelles et sportives, formations qualifiantes, entraînement aux entretiens de recrutement ou soutien à la création d’activités économiques, les projets générés par le Programme concerté Maroc (PCM) frappent par leur diversité. Ils touchent tout le territoire, en incluant les zones géographiques les plus reculées, où le chômage et la déperdition scolaire nourrissent souvent l’exclusion.
« Œuvrer ensemble pour un monde plus solidaire et plus juste »
Durant cette ultime Assemblée générale qui clôturait ce programme de coopération, les prises de parole attestaient de cette dynamique que tous espèrent aujourd’hui irréversible. Jeunes gens et jeunes femmes venus des grandes métropoles, des frontières orientales ou des plateaux de l’Atlas, personnes en situation de handicap, de 18 à 35 ans, chacun à sa manière a dit sa détermination à œuvrer ensemble à un monde plus solidaire et plus juste. « Il va falloir désormais que les élus à l’échelle communale, territoriale et nationale acceptent de nous entendre ! Ces douze années ont inversé la dynamique, même si nous n’en sommes encore qu’au début : de nombreuses résistances demeurent dans la société marocaine et certains ont encore du mal à nous laisser la place à laquelle nous avons droit », résumait ainsi Hicham.
Place au Remajec, le premier réseau d’associations de jeunesse
L’affaire est désormais entre les mains des membres du Remajec , le premier réseau marocain de jeunesse. Fruit du PCM, ce réseau, créé en décembre 2011, fédère aujourd’hui 64 associations qui travaillent sur la citoyenneté, l’emploi ou l’éducation. Il anime d’ores et déjà des dizaines d’initiatives locales, régionales et nationales qui visent une participation active des jeunes au développement de leur pays. « Le Programme Concerté Maroc qui s’achève aujourd’hui a permis de renouer le dialogue avec les pouvoirs publics. S’il y a encore des réticences de la part de certains élus à lâcher du lest, ils sont de plus en plus nombreux ceux qui ont compris que le développement passera par la participation des jeunes. Plus rien au Maroc ne doit se faire désormais sans que les jeunes ne soient consultés », déclarait ainsi un membre du Remajec.
La force du collectif
12 années pour bâtir ensemble
136 organisations membres fédérées
48 conseils de jeunes créés
44 000 jeunes marocains accompagnés et devenus acteurs de leur avenir