Réciprocité : c’est le mot qui a résonné pendant le débat de clôture du Programme Concerté Maroc (PCM). C’est aussi la valeur que Solidarité Laïque et l’ensemble des acteurs du PCM ont défendue pendant 12 ans au sein du programme. « Un programme comme celui-ci (dit « Programme Concerté Pluri-Acteurs ») est essentiellement démocratique en cela qu’il repose sur le dialogue et le partage, établis en cours de route, explique Philippe Jahshan, délégué aux actions de coopération internationale à Solidarité Laïque. Plus qu’un résultat, nous construisons une méthode citoyenne. »
« La culture du dialogue doit être maintenue »
« La démocratie ne s’impose pas, il faut la construire ensemble », commente Roland Biache, délégué général de Solidarité Laïque. La première étape du PCM a été d’ouvrir le dialogue entre les pouvoirs publics et la société civile afin de mieux appréhender les rôles de chacun autour de leur thématique commune, la jeunesse, et d’élaborer ensemble des politiques publiques concrètes pour répondre à ses besoins. « Le défi aujourd’hui, c’est de maintenir cette culture du dialogue, affirme Rachid Ait Benaim, administrateur du PCM. C’est dans la réciprocité que nous puiserons l’innovation. »
Casser l’entre-soi
Le PCM, c’est aussi un nouveau mode de coopération entre le Nord et le Sud basé sur l’échange et la réciprocité. Un procédé n’a pas été sans conséquences sur notre territoire : « lors d’une table ronde avec le conseil de jeunes d’Ile-de-France, j’ai raconté que je faisais chaque semaine 18h de bus pour aller siéger à mon conseil et représenter les jeunes de ma région, s’amuse Lahcen Ajrari, chargé de programme jeunesse dans une association membre du PCM. Cette confrontation les a amenés à changer de regard sur leur rôle citoyen. » En faisant de la concertation une règle d’or du programme, le PCM a été une fabrique de citoyenneté au Maroc comme en France.