Le gouvernement s’apprête à annuler le dernier versement du financement public 2017 à destination des ONG. Cette décision va avoir de douloureuses conséquences pour celles-ci alors même qu’elles font face à des enjeux d’importance majeure avec un soutien public qui n’est déjà pas à la hauteur. Les ONG doivent-elle porter la responsabilité du redressement budgétaire ?
Les associations françaises agissent au cœur de plusieurs zones de crise et dans les terrains les plus difficiles, pour venir en aide aux populations vulnérables. Quand la faim dans le monde touche désormais 11% de la population mondiale selon la FAO, que les Caraïbes subissent des cyclones dévastateurs, pour ne citer que les exemples récents, l’action des ONG est toujours indispensable. Et c’est le moment que choisit le gouvernement pour leur couper les vivres alors qu’il avait pris l’engagement de ne pas baisser son soutien financier au prétexte de difficultés budgétaires.
Emmanuel Macron continue donc comme il le fait depuis plusieurs mois à souffler le chaud et le froid sur les ONG. « Cette fois-ci, c’est un vent glacial qui souffle sur les associations de solidarité internationale, d’après Philippe Jahshan président de Coordination SUD qui ajoute, le soutien français aux ONG nationales est déjà ridiculement faible, soit 3% de l’aide publique au développement contre 16,9% en moyenne dans les pays de l’OCDE. Là, on coupe sur une misère ! »
Décidément Coordination SUD et ses 165 ONG membres ne comprennent pas ce gouvernement. Pourquoi vanter tant la société civile et en même temps lui scier les jambes ? Est-ce là une façon de rendre l’aide publique au développement plus innovante et efficace comme le déclarait il y deux jours Emmanuel Macron aux Nations-Unies ?
Coordination SUD – Solidarité Urgence Développement est la coordination nationale des ONG françaises de solidarité internationale. Fondée en 1994, elle rassemble aujourd’hui près de 170 ONG, adhérents directs ou au travers de six collectifs (Clong-Volontariat, Cnajep, Coordination humanitaire et développement, Crid, Forim, Groupe Initiatives), qui mènent des actions humanitaires d’urgence, d’aide au développement, de protection de l’environnement, de défense des droits humains auprès des populations défavorisées mais aussi des actions d’éducation à la solidarité internationale et de plaidoyer.