« Quel est, selon vous, le meilleur moyen de sensibiliser l’opinion à une cause ? » questionne Michelle Olivier, coordinatrice du secteur international de la FSU devant les membres du réseau TOP EDUQ, le programme pour l’Afrique de l’Ouest dont Solidarité Laïque est le chef de file.
Burkina Faso, Mali, Sénégal, Bénin : échanger pour convaincre les décideurs
Ils viennent de quatre pays de l’Afrique de l’Ouest et se sont réunis à Porto Novo autour d’un même objectif : permettre l’accès de tous les enfants à une éducation de qualité dans leur pays respectif. Pour cela, améliorer la façon de communiquer, de porter les revendications auprès des pouvoirs publics est fondamental. Aussi, la formation au plaidoyer proposée lors de ces rencontres permet aux partenaires d’échanger sur leurs pratiques.
Pour les partenaires, ces temps de formation sont essentiels : « Ce programme vise aussi à accompagner les gouvernements et à construire des initiatives liées à l’éducation. Il est très important que nous nous familiarisions avec les outils du plaidoyer pour porter les messages, souligne Pierre Sawadogo, coordinateur régional du programme TOP EDUQ. Nous faisons des constatations sur le terrain. Il nous faut désormais réussir à les porter au niveau des décideurs. »
Les défis de la communication auprès des populations analphabètes
Parmi les préoccupations, la sensibilisation des populations à l’importance de l’éducation. « Dans nos pays, beaucoup de personnes ne savent pas lire, ne savent pas écrire. Comment réussir à les convaincre autrement que par l’écrit ? » s’interroge Syllas Dossou-Gouin, chargé de communication du réseau béninois. « Nous utilisons beaucoup le canal de la radio mais dans certains villages, ils n’ont pas l’électricité. Il y a donc des crieurs publics qui viennent sur la place du village parler à l’oral des problèmes. »
« En matière de plaidoyer, il n’y a pas de mode d’emploi. Il faut s’adapter à chaque réalité locale. » souligne Michelle Olivier, consciente de ces particularités.
Derrière des réalités politiques distinctes, des problématiques communes
Dans ces différents pays, les situations politiques divergent. Ils se trouvent cependant confrontés aux mêmes problèmes : absence et/ou vétusté des infrastructures préscolaires et scolaires, manque de moyens, formation continue des professeurs, scolarisation des filles… Ces réunions sont l’occasion pour eux d’échanger sur leurs pratiques, sur leurs victoires, leurs échecs et d’avancer ensemble autour de cette préoccupation commune.
En Afrique de l’Ouest, d’énormes efforts sont nécessaires pour permettre l’accès de tous à une éducation de qualité, cet objectif du développement durable fixé par les Etats en 2015. Le programme TOP EDUQ, en favorisant l’échange des pratiques entre acteurs de l’éducation, a pour ambition d’appuyer les organisations de la société civile qui se battent au quotidien pour que cet objectif se concrétise.