Elles et ils vivent au Liban, au Burkina Faso, en France, en Haïti, en Colombie…
L’une se démène pour que sa famille bénéficie de son droit aux vacances. Un autre dénonce l’injustice sociale à travers son art, tout en mettant un point d’honneur à transmettre ses connaissances à la jeune génération.
Tandis que Broulaye défend le bi-plurilinguisme pour lutter contre le décrochage scolaire au Mali, que Basile et Hugues Pascal unissent leurs forces pour développer l’employabilité et l’engagement citoyen des jeunes au Sénégal, Yslane s’engage pour déconstruire les préjugés avec les jeunes des quartiers populaires de France, de Tunisie et du Maroc.
Des portraits choisis parmi des milliers, aux 4 coins de la planète. Chacun.e a quelque chose à nous dire sur ce qui peut transformer une vie, une famille, un monde.
Ces histoires racontent des chemins qui se sont ouverts, des ponts qui se sont bâtis entre des hommes et des femmes et des actions concrètes, conduisant à des transformations individuelles et à de nouvelles dynamiques collectives.
Chacun de ces parcours de vie a été rendu possible par la mobilisation de femmes et d’hommes engagé.e.s au service d’un monde respectueux des droits de chacun.e, de l’environnement et de la justice sociale.
Qu’ils soient donateur.trice.s, partenaires, salarié.e.s, bénévoles, adhérent.e.s d’organisations membres de Solidarité Laïque ou bailleurs, ces militant.e.s contribuent à bâtir, un monde meilleur, plus résilient, plus juste et égalitaire, plus inclusif et solidaire.
Découvrez comment ils et elles sont devenu.e.s des acteurs.actrices impliqué.e.s dans des actions citoyennes, en lien avec nos programmes dans le monde.
Programme
Compétences pour demain
Dans les périphéries des grandes villes, trop de jeunes manquent d’opportunités pour développer leurs compétences et valoriser leurs talents et leur créativité.
Dans le cadre de notre programme « Compétences pour demain » en Afrique de l’Ouest, nous faisons vivre des tiers-lieux de mixité sociale dédiés à l’autonomisation socio-professionnelle et à la participation citoyenne des jeunes au Burkina Faso, au Bénin, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali, au Niger et au Sénégal.
Les “Laboratoires d’Innovations Sociales” (LABIS) offrent de nouvelles perspectives et des outils d’expression non-violente.
Les jeunes y apprennent mutuellement, créent ensemble, débattent et ont accès à des équipements de qualité et à des formations à la carte.
Ils sont accompagnés dans la réalisation de leurs projets (accès aux outils numériques, aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, à des ressources artistiques et culturelles…).
L’objectif : favoriser l’éclosion d’espaces de respect des droits et des différences, où chacun.e devient acteur.trice de son environnement social et familial et construit son projet de vie.
Doris, 21 ans.
Doris, étudiante en 2ème année de géographie, consciente du difficile accès à l’emploi des femmes dans les entreprises béninoises, souhaite plus tard monter sa propre affaire.
« Les patrons disent que la femme va retarder le travail, que si elle tombe enceinte, elle va demander des congés et devra s’occuper de ses enfants ».
Lorsqu’elle a découvert le LABIS de Porto Novo, elle était à la recherche d’une activité génératrice de revenus, pour subvenir à ses besoins quotidiens, le temps de terminer ses études.
Elle y développe ses compétences avec déjà 4 formations en entrepreneuriat, consommation locale, fabrication de dispositifs de lavage des mains et fabrication de savon liquide.
Doris, débrouillarde, a transformé ses acquis en une activité rentable, grâce à la commercialisation des savons qu’elle fabrique désormais à la maison.
« Nous, jeunes filles, avons besoin de ce genre de formations concrètes pour avoir plus de compétences et plus de chances de trouver un emploi. »
Basile, 28 ans et Hugues Pascal, 36 ans.
Après plusieurs expériences associatives, Basile, Volontaire de Solidarité Internationale, quitte son Burkina Faso natal pour rejoindre Solidarité Laïque comme chargé de mission “Engagement citoyen” au Sénégal (programme CPD).
Hugues Pascal, Sénégalo-Bissau-Guinéen expert en employabilité des jeunes, est chef de projet en charge des partenariats privés à l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi des jeunes.
Ils travaillent ensemble à l’implantation du 1er LABIS du Sénégal : partage d’expérience, mise en réseau…
Plus tard, tous les deux veulent continuer à s’investir dans des projets liés au développement, à l’éducation et à l’engagement citoyen, au niveau sous-régional.
D’une relation professionnelle peuvent aussi naître de grandes histoires d’amitié : Hugues Pascal a choisi Basile comme parrain de son 3ème enfant.
Laurette, 37 ans.
Depuis le LABIS de Porto Novo, c’est elle qui anime les réunions d’équipe, planifie et évalue les activités.
Aux côtés de deux chargés de mission et d’un responsable administratif et financier, elle prend à coeur d’avoir un véritable impact sur la vie des bénéficiaires du LABIS.
« Certains jeunes sont désespérés quand ils viennent nous voir. » Résolument optimiste, Laurette veut encourager les jeunes femmes en particulier, leur donner confiance en elles et les aider à valoriser leurs projets professionnels.
Son ambition : créer une coopérative pour mettre à profit leurs compétences développées au sein du LABIS.
Nyaba, 43 ans.
Photographe de réputation internationale, Nyaba Léon est un ancien athlète de haut niveau qui s’est formé à la photographie aux 4 coins du monde.
Après ses voyages initiatiques, il revient à ses sources ouest africaines avec l’envie de transmettre et de dénoncer l’injustice sociale.
« Une belle photo n’est pas forcément une bonne photo ; il faut interroger, être libre et conscient, être engagé politiquement culturellement, artistiquement, ne jamais se résigner ».
En 2019, il fonde la biennale Internationale de Sculpture de Ouagadougou (BISO), dont Solidarité Laïque est partenaire.
Il défend le concept de « récit photographique » versus les « photocopies photographiques » et lance en 2021 un atelier au sein des LABIS de Bamako, Abidjan et Porto Novo pour former à son tour des photographes à une approche citoyenne de la photographie.
Eliézer, 21 ans.
La vocation d’Eliézer pour la santé publique est apparue dans son enfance quand il est tombé malade.
Aujourd’hui étudiant en médecine, il constate un manque cruel d’accès aux soins et aux informations médicales de base, entraînant des consultations souvent trop tardives.
Il lance alors le projet EMA (École Médicale Ambulante) pour aller à la rencontre des communautés vulnérables.
En parallèle des séances de sensibilisation qu’il organise sur le terrain et des vidéos d’éducation à la santé qu’il réalise pour les réseaux sociaux, il recherche des partenaires pour mettre en oeuvre d’autres projets solidaires : clubs santé dans les établissements scolaires pour mobiliser les jeunes, clinique mobile pour compenser le manque de matériel en dehors de la capitale.
Programme
Jeunes des
2 Rives (J2R)
J2R est un programme d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale qui favorise le pouvoir d’agir et les parcours d’engagement de jeunes du bassin méditerranéen, parmi ceux et celles qui subissent le plus les inégalités sociales et territoriales.
Il vise à prévenir toutes formes de repli sur soi.
Des deux côtés de la Méditerranée, les jeunes nourrissent l’idée d’une citoyenneté active, ouverte sur le monde.
Des activités d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale sont organisées en France, au Maroc et en Tunisie.
Réhabilitation d’écoles, de centres d’accueil pour personnes en situation de handicap, créations artistiques engagées, animations périscolaires, livraison de paniers alimentaires à des familles dans le besoin…
Les jeunes réalisent ensemble, sur les deux rives, des projets solidaires, éducatifs ou culturels.
Hasnae, 19 ans.
« Vibrer, pleurer ou rire ensemble, je savais que ça existait, mais on n’y avait pas droit », explique Hasnae.
Quand elle a entendu parler de ce chantier participatif qui réunissait des jeunes Français, Marocains et Tunisiens pour restaurer la médiathèque et créer une salle de projection, elle a aussitôt voulu y participer.
Découverte des autres, de leur quotidien, de ce qui rassemble… Les échanges étaient riches et la solidarité sur le chantier intense.
« Le cinéma pour les filles, c’est interdit chez nous, nos parents pensent que c’est immoral. Quand on s’est quittés, on s’est dit qu’on se démènerait pour faire venir un maximum de jeunes aux projections, chacun dans nos villes, pour créer plus d’occasions de débattre et améliorer nos vies. »
Hasnae connaît aujourd’hui mieux ses droits et est une citoyenne engagée pour la parité.
Aziz, 34 ans.
Pour Aziz, qui a toujours travaillé dans le milieu associatif au Maroc, le Programme J2R est l’occasion de partager ses expériences au-delà des frontières nationales.
Chargé de la programmation d’une radio associative, formateur en animation radio, animateur de sa propre émission, membre actif de plusieurs associations dont le Forum des initiatives des jeunes (FIJ)… ce militant multi-casquettes allie pratiques culturelles et artistiques à des activités de plaidoyer pour la jeunesse de Taliouine (projet financé par la Fondation de France et porté par le FIJ, en partenariat avec Migrations & Développement).
Avec Solidarité Laïque et Migrations & Développement, porteur de J2R au Maroc, il prépare des chantiers d’échanges et de solidarité, des projets environnementaux et l’aménagement d’un espace culturel.
Malgré le retard lié à la crise COVID-19, Aziz n’a perdu ni son énergie ni sa motivation ; il veut développer d’autres activités dans les médias et l’événementiel et rêve que J2R se déploie en Europe et en Afrique subsaharienne.
Yslane, 38 ans.
Experte en communication, médiation culturelle et médias populaires, Yslane s’engage pour changer le regard des médias sur les quartiers populaires, depuis les émeutes des banlieues françaises en 2015.
5 ans plus tard, elle impulse la collaboration entre Solidarité Laïque et le Medialab93, puis devient coordinatrice de J2R MEDIA, en lien avec les animateurs territoriaux du programme en France, au Maroc et en Tunisie.
Elle conçoit aujourd’hui des outils et dispositifs audiovisuels pour inciter les jeunes à débattre, s’emparer des sujets, déconstruire des préjugés.
Investie, Yslane veut aller plus loin dans la co-création d’un média participatif, avec la mise en place d’un comité de rédaction pour faire dialoguer les jeunes sur de nouvelles thématiques liées à la citoyenneté, l’écologie, l’interculturalité, et la solidarité.
Programme
L’école , vecteur de changement social
Depuis de années, les crises et catastrophes naturelles s’accélèrent en Haïti, empêchant les enfants d’avoir accès à une éducation sereine et continue.
Pourtant, même en situation de crise et de désastre, l’éducation doit rester un droit.
À travers le programme “L’école, vecteur de changement social en Haïti”, nous répondons aux 3 principaux défis du secteur éducatif en Haïti : l’accès à l’éducation formelle et non formelle pour tous et toutes, la qualité et les conditions d’enseignement, la gestion et la gouvernance participative.
Il s’agit notamment de la reconstruction et la réhabilitation d’écoles et du renforcement du lien social entre les élèves, les parents d’élèves, le corps enseignant et l’ensemble des acteurs de la communauté éducative.
En réponse aux traumatismes multiples suite au séisme dévastateur et meurtrier d’août 2021, nous avons mis en place avec le soutien de nombreux partenaires, des camps éphémères d’appui psychosocial.
Daniel, 31 ans.
C’est la curiosité qui amène Daniel à participer à une première formation en animation socio-culturelle, proposée par les Francas, « juste pour apprendre quelque chose de nouveau ».
Mais c’est par passion qu’il choisit ensuite de développer ses compétences dans son pays, en dépit de l’instabilité politique et de l’insécurité.
Il devient animateur puis formateur, avant de créer l’Association des animateurs polyvalents pour l’encadrement de la jeunesse, pour renforcer les capacités et pallier le phénomène d’acculturation. « Il faut être compétitif ; plus on est formé, plus on a d’opportunités ».
Infatigable, Daniel rejoint Solidarité Laïque dans le cadre d’un Programme collectif pour le développement de l’éducation et du dialogue social en Haïti (PROCEDEH) et mène de front plusieurs fonctions : professeur d’EPS au lycée, technicien polyvalent pour le Ministère de la jeunesse, des sports et de l’action-civique, étudiant en 3e année de sciences de gestion en gouvernance publique.
Johnyka, 16 ans.
Depuis que son école a été reconstruite après le passage de l’ouragan Matthew, Johnyka s’est remise à étudier.
Tous ces mois sans aller en classe lui ont fait prendre conscience de l’importance de l’éducation : « Si je ne vais pas jusqu’au bout de mon cursus, je n’évoluerai pas. Je veux vivre correctement, pouvoir nourrir une famille, ne pas être dépendante d’un homme, je veux être capable aussi d’aider mes parents et mon pays. On a besoin de moi, je dois me donner cette chance-là ! ».
Johnyka vient d’une famille qui a peu de moyens et si l’école n’avait pas été reconstruite, elle aurait fini par chercher un travail.
Aujourd’hui, elle prépare son bac, rattrape son retard scolaire et progresse rapidement.
Johnyka veut ensuite étudier la comptabilité, un métier très recherché sur le marché du travail haïtien.
Programme
Vacances
et insertion
Tensions accumulées dans l’année, difficultés du quotidien… l’accès aux vacances est un outil précieux de réponse aux problématiques de soutien à la parentalité, de répit parental et des aidants.
Les vacances sont un temps de réparation des corps et des esprits face aux effets des crises (sanitaires, sociales, économiques, etc.).
Ne pas partir en vacances est un marqueur d’inégalités.
Chaque année depuis 1984, nous coordonnons le programme “Vacances et insertion” avec le soutien de l’Agence Nationale pour les Chèques Vacances.
L’objectif : permettre à des familles (y compris avec des personnes en situation de handicap), des jeunes adultes, des séniors qui n’en ont pas les moyens, de partir en vacances.
Nous apportons ainsi des réponses financières et levons des freins sociaux et culturels, par un accompagnement personnalisé.
Samira, 39 ans.
Samira, traductrice, arrive en France en 2018 avec son mari et leurs enfants (9 et 11 ans), pour un projet professionnel qui n’a pas abouti.
Au bout d’un an, en attente d’un titre de séjour, la famille se réfugie dans un centre d’hébergement, faute de moyens. « Nous vivons des aides sociales à nos dépens. Nous ne demandons qu’à pouvoir travailler, cotiser, payer nos impôts. »
Déterminée, Samira ne peut se résoudre à ne pas offrir de vacances à ses enfants, comme chaque année avant de quitter l’Algérie. Elle fait alors des recherches, consulte son assistante sociale, interpelle son député et contacte Solidarité Laïque.
C’est ainsi que la famille a pu se ressourcer sur la Côte d’Azur dans le cadre du programme Vacances et Insertion.
Une vingtaine d’autres familles de son foyer d’accueil a également pu partir grâce aux démarches de Samira.
Muriel, 53 ans.
Depuis l’âge de 8 mois, Muriel souffre d’un lourd handicap qui, malgré son droit à l’éducation, l’a empêchée de finir son cursus scolaire dans le public et poussée à choisir une université sur des critères d’accessibilité.
Aujourd’hui, elle s’estime chanceuse de pouvoir travailler et être autonome. « Et si en plus je peux être utile à des familles en difficulté, c’est encore mieux ! ».
Elle a en effet rejoint Solidarité Laïque en 2017 dans le cadre du programme « Vacances et insertion ».
« C’est d’autant plus difficile de partir en vacances lorsque l’on est en situation de handicap et qu’il faut quitter les repères de son domicile. » Avec optimisme, elle défend l’inclusion sociale des personnes en situation de handicap.
« Des progrès ont été faits dans certains domaines telle l’accessibilité des transports en commun. Mais il reste tellement à faire pour nous permettre de vivre “ normalement ”. »
Areski, 52 ans.
Après plusieurs ruptures affectives et professionnelles, Areski, jeune quinqua arrivé en France depuis la Kabylie à 13 ans, se retrouve marginalisé.
Bénéficiaire de l’allocation pour adulte en situation de handicap, sans travail, en souffrance psychique, sa rencontre avec l’Association pour l’amitié lui permet de renouer des contacts sociaux, de se rendre utile en préparant des repas pour des personnes sans abri et de se soigner.
Chaque année, il part en vacances pendant une semaine avec 7 ou 8 personnes, à la mer ou à la montagne. Il retrouve confiance en lui et dans sa capacité à être en lien avec les autres.
Un jour, Areski découvre qu’il est serein : « Aujourd’hui, je sais que je peux être tel que je suis. Le plus important est d’avoir découvert la bienveillance envers moi-même et la tolérance envers les autres. »
Programme
Soyons Actifs / Actives
La lutte contre les inégalités et les discriminations est essentielle dans notre intervention aux côtés de nos partenaires en Tunisie.
Dans cette perspective, nous pilotons le programme concerté pluri-acteurs (PCPA) “Soyons Actifs/Actives” qui a pour objectif l’émergence de nouvelles politiques publiques, fondées sur la réduction des inégalités, la promotion des droits et des libertés, avec une attention particulière pour les questions de genre et de handicap.
Le plaidoyer et la concertation sont les piliers de notre démarche.
À travers ce programme qui rassemble 93 organisations de la société civile tunisienne et française (associations, syndicats, coopératives et collectivités territoriales), nous entretenons un dialogue constructif et permanent en particulier avec les ministères et les autorités en charge de l’éducation et de l’économie sociale et solidaire.
Les enjeux : soutenir le développement d’une société civile organisée et d’une citoyenneté active faisant référence aux droits fondamentaux en Tunisie, agir sur la réciprocité des savoir-faire en France et en Tunisie.
Yosra, 42 ans.
Dès son plus jeune âge, Yosra a vu des jeunes filles de son village arrêter leur scolarité pour aller travailler la terre.
Elle comprend alors que sans terminer son cursus scolaire et universitaire, elle subira le même sort et commence à développer un regard critique sur la société patriarcale.
C’est le début de son engagement féministe, de ses revendications pour plus d’égalité et de dignité. Présidente de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates de 2018 à 2021, elle prend la parole en public, manifeste, mobilise, interpelle à travers les médias.
Femme de courage, elle défend le maintien des droits acquis, face au projet des islamistes arrivés au pouvoir, basé sur la charia.
Yosra participe, entre autres, à la rédaction de la loi tunisienne sur les violences à l’égard des femmes et milite contre les stéréotypes sociaux et les images traditionnelles des femmes et des hommes véhiculés entre autres par les manuels scolaires.
Abdessalem, 22 ans.
Incompréhension, manque d’accompagnement… Abdesallem se sentait de plus en plus mal au lycée et a fini par ne plus y retourner.
Durant un an, il reste cloîtré dans sa chambre jusqu’au jour où il assiste à une projection-débat organisées à la maison des jeunes par l’association « Contre le Décrochage Scolaire de Sousse ».
Il se joint à des débats citoyens sur l’environnement et la participation des jeunes à la vie de la cité puis se rend à un forum organisé à 100km de chez lui. Le voilà devenu acteur.
Grâce aux encouragements des bénévoles de l’association, il décide de reprendre ses études.
Il achève aujourd’hui son CAP d’électronique et va débuter une formation supérieure en design informatique.
Abdessalem veut créer une entreprise spécialisée dans la production de sites et de jeux vidéo.
Héla Nafti
Après la révolution tunisienne, Héla crée avec d’autres associations la Ligue Tunisienne pour l’Éducation qui a notamment produit une charte sur le vivre ensemble en milieu scolaire.
Femme engagée, elle est entre autres membre du réseau « International Education and Resource Network », référente du réseau francophone contre la marchandisation de l’éducation pour la Tunisie et œuvre pour l’intégration du pays au Partenariat Mondial pour l’Éducation.
Co-coordonnatrice du Pôle Éducation du Programme Soyons Actifs / Actives, elle fédère 26 associations autour d’un plan d’action commun (2020 – 2022) pour faire évoluer les modèles d’éducation, en intégrant les luttes contre les discriminations, pour les Droits humains et l’écologie, dans le cadre de l’ODD 4.
Et avec sa casquette de Vice-Présidente de Solidarité Laïque Tunis – Méditerranée, elle donne de la voix et de la visibilité aux activités menées par l’antenne.
« Mon espoir est de voir les jeunes générations évoluer dans un monde apaisé. »
Opération
Rentrée Solidaire
L’accès à une éducation publique de qualité est un défi dans bon nombre de pays.
Intempéries, infrastructures précaires, manque de moyens, insécurité… lorsque les conditions matérielles ne sont pas réunies, il est difficile pour les élèves et les enseignant.e.s d’apprendre et d’enseigner sereinement.
Dans le cadre de la Rentrée Solidaire, opération d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale, des outils pédagogiques sont proposés aux éducateurs.trices et enseignant.e.s en France.
Ils invitent alors les enfants et les jeunes à questionner leur rapport au monde, en découvrant l’histoire d’un pays, ses problématiques liées à l’éducation, à la solidarité et aux droits fondamentaux.
Au-delà de la dimension pédagogique, les enfants sont acteurs d’une action de solidarité concrète.
Ils s’engagent chaque année à travers une collecte de fournitures scolaires neuves complétée par des initiatives solidaires de dons financiers, pour équiper des écoles publiques du pays partenaire, en lien avec les autorités locales.
Daniel, 11 ans.
Daniel vit dans la banlieue de Kinshasa avec son père et ses cinq frères et soeurs.
Chaque matin, il fait 45 minutes de marche pour rejoindre l’école d’où il repart 5 heures plus tard.
Le nombre de postes financés par l’Éducation nationale étant insuffisant, les élèves ne sont accueillis qu’à mi-temps.
Dans sa classe de CM2, un tiers des élèves sont obligés d’étudier par terre, faute de bancs et de pupitres.
Plus tard, Daniel veut devenir médecin pour aider sa famille. Pour son père, c’est une priorité que ses enfants puissent étudier et préparer leur avenir.
Louise, 11 ans
Quand son professeur lui a proposé de participer à la Rentrée solidaire, Louise n’a pas hésité un instant.
Avec sa classe, elle a sensibilisé ses camarades du collège Louis Lumière de Marly-le-Roi à la situation des enfants en RDC, à travers un journal télévisé diffusé sur le site de l’établissement. En préparant sa chronique, Louise réalise sa chance de pouvoir « aller à l’école, manger à sa faim, avoir une vraie maison, un chat… ».
Elle retient de cette première expérience que la solidarité a un effet bénéfique pour tout le monde.
Très investie, elle a aussi tenu à faire un don de matériel scolaire.
Déjà consciente de l’importance de l’éducation et de la culture, Louise aimerait plus tard enseigner le français.
Projet
Boxer ensemble !
Le projet « Boxer ensemble ! » permet d’organiser des activités éducatives et sportives, tout
en renforçant le vivre ensemble sur un territoire fragilisé par les crises climatique, sociale et sanitaire.
Depuis le passage de l’ouragan Irma en 2017,
en partenariat avec l’association de coordination USEP Îles du Nord et le club ABC Intersport Boxe, nous soutenons les éducateurs.trices et les enfants qui se sont retrouvés sans école.
Autour de la boxe éducative, ce programme fait le pont entre la classe et le quartier, entre l’école et l’environnement proche. Il permet aux parents, aux associations, aux clubs sportifs d’entrer en relation avec l’école pour créer de la synergie.
Les rencontres sportives inter-écoles et inter-quartiers rendent les élèves acteurs de leur apprentissage et permettent la mise
en pratique des acquis en EPS. Elles ont permis aux jeunes de mieux se connaître, tout en luttant contre les stéréotypes genrés.
8 écoles situées en REP ou REP+ ont été aussi équipées en matériel sportif.
Andy, 37 ans
Engagé dans le secteur éducatif à Saint-Martin depuis 10 ans, Andy a été successivement professeur des écoles, médiateur scolaire et désormais maître formateur.
Dans le cadre de ses missions académiques, il a notamment mis en place un dispositif ministériel pour donner accès au petit-déjeuner à des enfants de quartiers défavorisés.
Ex-rugbyman, passionné d’ultra-trail, il est Président-fondateur du club de triathlon « Saint-Martin extreme trainers » et Président de l’Association de coordination de l’Union sportive de l’enseignement du premier degré (USEP) Îles du Nord, en charge des rencontres sportives inter-écoles.
Aux côtés de Solidarité Laïque, il prend part au Programme « Boxer ensemble ! » pour offrir aux élèves des espaces d’expression, de citoyenneté, de vivre ensemble.
Il lui tient à cœur que chaque enfant de l’île bénéficie d’activités extrascolaires, quelles que soient ses conditions de vie. « Il faut décloisonner les quartiers, créer une dynamique entre l’école et son environnement. »
Projet
J’apprends si je comprends
Quand des langues sont minorisées, dévalorisées ou interdites, les cultures qu’elles véhiculent sont mises en danger et les droits fondamentaux de leurs locuteurs sont bafoués.
« J’apprends si je comprends », notre film documentaire, explore la question de l’éducation bi-plurilingue à l’école primaire au Mali, au Burkina Faso, au Sénégal, en République Démocratique du Congo et en Haïti.
Objectifs : dresser un état des lieux des réformes nationales bilingues, identifier les facteurs de blocage et valoriser de bonnes pratiques de didactique bi-plurilingue.
Un kit de ressources didactiques et pédagogiques a aussi été conçu pour les enseignants.
Broulaye, 29 ans
Comme son père, ses frères et ses sœurs, pour Broulaye, l’enseignement est une affaire de famille. Il est Directeur de l’école des enfants Bozos, un centre d’apprentissage communautaire, créé pour pallier le manque d’accès à l’éducation des enfants du fleuve Niger à Bamako.
Le programme officiel est en français, mais deux autres langues y sont pratiquées de façon informelle : le bambara, langue la plus parlée, pour faciliter l’apprentissage et le bozo, langue traditionnelle en déclin, pour favoriser la réappropriation culturelle.
Séduits par le projet de Solidarité Laïque, Broulaye et ses collègues militent pour le recours généralisé au bi-plurilinguisme « langues premières – français » au Mali, pour « plus d’adéquation entre apprentissage et compréhension », dans le film « J’apprends si je comprends ».
Dévoué, Broulaye souhaite prendre sa retraite dans cette école, où « enseignement et solidarité ne font qu’un ».
Programme
Ensemble pour la petite enfance à Sri Lanka
Ce programme contribue à améliorer la qualité de l’éducation préscolaire gratuite, défend sa généralisation à travers le pays.
Il développe aussi une approche éducative inclusive au profit des enfants en situation de handicap et favorise l’échange de bonnes pratiques entre des enseignantes maternelles issues de diverses communautés, en soutenant l’association EPPTA.
C’est l’une des rares organisations d’enseignantes maternelles non confessionnelles du pays.
Elle dispense des formations pour les enseignantes, sensibilise les parents aux enjeux de la pré-scolarisation et milite auprès des pouvoirs publics pour une meilleure reconnaissance du métier.
Shakeela, 35 ans.
Enseignante diplômée, Shakeela permet à 80 enfants issus de familles défavorisées d’aller à l’école maternelle.
Elle espère pouvoir bientôt en accueillir davantage au sein de deux classes, l’une pour les 3-4 ans et l’autre pour les 4-5 ans.
Mais au Sri Lanka la majorité des enseignantes ne perçoit pas de salaire officiel ; ce sont les parents qui les défraient, tant bien que mal.
Shakeela regrette aussi que le communautarisme soit si fort dans le pays.
« La formation de Solidarité Laïque a été une rare occasion d’échanger avec d’autres enseignantes et de découvrir les autres cultures de mon pays. »
Projets
Coopération éducative internationale
Francophonie et solidarité en Moldavie
Porté par la DDSL du Cher depuis 2004, ce Partenariat Éducatif de Solidarité Internationale (PESI) vise à promouvoir les valeurs de la francophonie à travers des échanges soutenus entre
des professeur.e.s et établissements scolaires de la région Centre Val de Loire et de la Moldavie.
À l’automne, des bénévoles de Solidarité Laïque séjournent en Moldavie.
À l’été, un groupe de professeur.e.s moldaves participe à un stage linguistique et culturel en France.
L’objectif des activités menées : développer les compétences pédagogiques de chacun.e.
Philippe, 62 ans
Professeur des écoles à la retraite, Philippe est membre d’une équipe de bénévoles au sein de la Délégation Départementale de Solidarité Laïque du Cher.
Fort de son engagement de 30 ans en République de Moldavie et de sa connaissance du terrain, il participe à la mise en œuvre du programme « Francophonie et solidarité en Moldavie ».
Chaque année, il s’implique dans l’accueil
de professeur.e.s de français Moldaves en stage linguistique et culturel en France.
En Moldavie, il anime des ateliers et formations, intervient dans des classes de l’école à l’université et co-organise des séminaires.
Il impulse ainsi des méthodes pédagogiques nouvelles et encourage les professeur.e.s Moldaves à réinterroger les pratiques, en leur redonnant confiance, malgré des conditions difficiles.
« Ces professeur.e.s enseignent avec un enthousiasme débordant, contre vents et marées, la langue et la culture françaises pour lesquelles ils.elles ont une véritable passion. »
Projets
Solidarité de proximité
Le livre de la jungle
Dans le cadre du 30ème anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, Solidarité Laïque s’est engagée aux côtés de la « Fée des Mots », spécialiste du plaisir de lire chez les préadolescent.e.s en difficulté.
Un exemplaire unique d’une adaptation du « Livre de la jungle » a été remis à des élèves en situation de fragilité, avec leurs prénoms sur la couverture et dans le corps du texte.
Les objectifs : leur permettre de reprendre confiance en leurs capacités, d’avoir une meilleure estime d’eux-mêmes et développer leur ouverture au monde.
Léonie, 10 ans.
« C’était trop bien! » Léonie connaissant déjà l’histoire du livre de la jungle, mais quelle surprise quand elle découvrit que cette fois, c’était elle l’héroïne !
Cette adaptation spéciale met l’accent sur le « vivre » et le « grandir ensemble ». « Ça change de ce que l’on apprend d’habitude à l’école, ça donne envie de lire encore plus ! »
La remise des livres personnalisés dans le cadre de l’opération « Le livre de la jungle » a suscité de nombreux échanges avec ses camarades.
Des exercices de lecture et de compréhension sur les contenus liés aux
Droits de l’enfant sont venus compléter cette aventure pédagogique.
Plus tard, Léonie aimerait devenir avocate pour défendre les droits des enfants, en particulier pour « ceux qui ne mangent pas à leur faim ou qui ne peuvent pas aller à l’école ».