Partenariat Mondial pour l’Education : zéro pointé pour la France

Comme le craignaient les ONG, la France a brillé par son absence d’engagement à la Conférence internationale sur l’Education du Partenariat mondial à Bruxelles, les 25 et 26 juin derniers.

On ne peut que s’en réjouir. Vendredi 30 juin 2014, le Partenariat Mondial pour l’Education (PME) qui reconstituait ses ressources pour la période 2015-2018, a enregistré un record historique de promesses pour l’Education Pour Tous : 28,5 milliards de dollars US. 19 pays asiatiques et africains se sont notamment engagés à consacrer 20% de leur revenu national à l’éducation d’ici 2018, avec des champions comme le Kenya (29% d’ici 2019) ou la Côte d’Ivoire (26%).

 

La France brille par son absence d’engagement

Représentée uniquement par une sous-direction de son Ministère des Affaires Etrangères, la France a été cependant en incapacité de s’engager, et ce devant 80 leaders et dirigeants de l’éducation du monde entier. Une façon d’entériner sa bien faible aura sur ce sujet. Elle a joué à « Je T’aime, moi non plus » rappelant sa fierté d’avoir été à l’initiative en 2002 de ce Partenariat , tout en restant silencieuse sur sa contribution à ce fonds « en raison des contraintes budgétaires ».

Encore 57 millions d’enfants non scolarisés

« Aussi, comment la France entend -elle concrètement participer au retour à l’école de 57 millions d’enfants exclus de l’éducation, soutenir les pays en situation de conflit ou post conflit, l’accès des populations les plus vulnérables à leur Droit universel à l’éducation – priorités du financement du PME ? « , interroge Carole Coupez, Déléguée aux actions d’éducation au développement durable et à la solidarité internationale. « Il est nécessaire qu’un montant minimal, plus ou au moins égal à la contribution précédente (50 millions d’euros lors de la première reconstitution pour la période 2011-2014) puisse être engagé et voté au prochain projet de loi de finances, de façon prévisible sur la période 2015-2018 . La France ne peut faillir sur cet enjeu : l’éducation est un Droit de l’Homme, un levier majeur du développement humain et outil de justice et d’inclusion sociale.

Décryptage

Dans sa déclaration, la France mélange l’aide bilatérale et l’aide multilatérale. Au final, la France ne fait que « recycler » au budget du PME des projets sur lesquels elle apporte déjà son concours et … qui relèvent d’autres lignes budgétaires. Elle cite ainsi le « Pôle de Dakar » ou le « PASEC » qui sont des projets de recherche et d’analyse qui participent au renforcement de la qualité de l’éducation mais qui ne soutiennent pas directement les Etats et les acteurs de l’éducation du Sud dans la mise en place de leurs plans nationaux d’éducation.

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