Les dérives de la guerre contre le terrorisme ne sont plus à démontrer : attiser la haine, la violence pour mieux restreindre les libertés, voir en l’autre une menace plutôt qu’un être humain et alimenter les peurs en érigeant des cas particuliers en généralité. Le président des Etats-Unis règne désormais sur une Amérique divisée où les supposés ennemis de la sécurité sont montrés du doigt.
Ces dérives et les menaces qu’elles font planer sur les populations rappellent à quel point l’enseignement de l’histoire est fondamental pour tirer les leçons du passé.
En lançant le projet de construction d’un mur entre le Mexique et les Etats Unis, en adoptant des mesures contre l’accueil des réfugiés ou bien interdisant l’accès du sol américain à des ressortissants de sept pays, c’est un cauchemar éveillé qui se déroule sous nos yeux.
La France pourrait être exposée à des dérives similaires si nous ne prenons pas conscience du besoin de faire ensemble, de l’importance de la solidarité entre tous, quelles que soient les convictions.
L’accueil des réfugiés, c’est une question d’humanité !
Actuellement, ils sont des dizaines de milliers à quitter leur pays pour sauver leur vie. Sur les chemins dangereux de l’exil, nombreux se retrouvent face à des murs, au nom d’une politique sécuritaire. Les Etats récalcitrants condamnent ainsi des milliers de gens à mourir de froid, de faim alors qu’il est un devoir d’humanité de les accueillir.
Cette politique d’accueil restrictif est malheureusement devenue la règle.
Accuser la politique migratoire des Etats, dès que se produit un attentat est devenu monnaie courante et banalise la non-solidarité auprès des populations. Estimer que les réfugiés prennent la place de nos sans-abris, les considérer comme des profiteurs d’allocations familiales, proposer que les enfants réfugiés n’aillent pas à l’école. Autant d’idées qui remettent en cause les valeurs d’humanité et de solidarité, autant d’idées qui contreviennent aux engagements internationaux en faveur des droits de l’homme et qui font peser la menace d’un dangereux retour en arrière.
Différencier les individus en fonction de leur religion
Faire de la religion, le prétexte pour interdire l’accès aux territoires est pour une organisation laïque comme la nôtre intolérable.
L’attentat contre la Mosquée à Québec le 29 janvier rappelle encore une fois que le terrorisme n’a ni religion, ni couleur. Tout comme le fanatisme des terroristes islamistes, celui des partisans des droites extrêmes est tout aussi dangereux.
M. Donald Trump, en stigmatisant une partie de la population, légitime ce fanatisme-là et fait peser un grave danger sur la population américaine.
Heureusement, nombreux sont les citoyens américains qui se sont érigés contre ces mesures et ne se reconnaissent pas dans cette politique. Ils rappellent que la solidarité et la dignité de chacun sont des valeurs universelles qu’il est fondamental de préserver.
Ensemble, défendons la solidarité, la dignité, la fraternité contre les dérives sécuritaires ! Refusons cette politique raciste, sexiste, haineuse et discriminatoire.
Roland Biache, Délégué général de Solidarité Laïque