Les actualités le montrent : l’égalité reste encore un combat à mener aujourd’hui. Femmes, hommes, filles, garçons, il est temps de créer ensemble des alliances en faveur de l’égalité. Construisons l’égalité ensemble, partout dans le monde !
La lutte contre la féminisation de la pauvreté, essentielle pour l’émancipation et l’autonomisation des femmes
La crise actuelle l’a, encore une fois, démontré : la précarité a le visage des femmes. Bien que les métiers dans lesquels les femmes sont majoritairement concentrées ont une forte utilité sociale et sociétale (aide-soignante, auxiliaire de vie, infirmière, aide ménagère, etc.), ils restent dévalorisés financièrement et marginalisés socialement. La revalorisation de ces métiers à prédominance féminine, la reconnaissance des qualifications et des compétences des femmes, l’égalité salariale et la protection sociale, sont partie intégrante du respect des droits fondamentaux et des conditions de travail décentes.
Les femmes ont fortement contribué à maintenir des services essentiels pendant la pandémie en assurant, comme les hommes, des métiers de première ligne dans les secteurs de la santé, l’éducation, les services sociaux, la propreté et l’alimentation. Pourtant, elles payent plus lourdement le tribut de la pandémie en perdant, en moyenne, 800 milliards de dollars de revenus en 2020. Un montant équivalent à la richesse combinée de 98 pays, comme l’indique Oxfam France.
Alors que les richesses ont augmenté pour les milliardaires du monde, la pauvreté s’est creusée pour la grande majorité des citoyen.ne.s, notamment les femmes. Cette inégale répartition des richesses aura des conséquences néfastes sur les générations à venir.
En luttant contre la féminisation de la pauvreté, on lutte également contre le creusement généralisé des inégalités concernant les femmes, comme les hommes. Il est donc temps que chacun.e s’en saisisse.
Prévenir les violences basées sur le genre
La banalisation des discriminations contribue à la normalisation de la violence. 35% des femmes à travers le monde, soit près d’1 femme sur 3, indiquent avoir été exposées à des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire intime ou de quelqu’un d’autre au cours de leur vie, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la Santé. L’homosexualité est réprimée dans de nombreux pays à travers le monde ou menacée par un retour en arrière : de nouvelles lois proposent de pénaliser les relations homosexuelles. Les femmes transgenres, lesbiennes ou bisexuelles continuent à subir violences et agressions homophobes et transphobes. En France, les discriminations fondées sur le genre sont interdites par la loi : sexe, identité, orientation sexuelle présupposée ou réelle font partie des 23 critères prohibés par loi figurent dans le Code Pénal et dans le Code du Travail. Et pourtant, les humiliations et agressions persistent. Ces violences sont aggravées par les inégalités. Les lois qui visent à lutter contre ces discriminations constituent d’énormes avancées. Il faut les renforcer en les associant à une amélioration des conditions de vie.
La lutte contre les discriminations et les violences fondées sur le genre et les orientations sexuelles nécessite la promotion des droits et la mise en place des moyens nécessaires pour leur protection. L’éducation à l’égalité et à l’égalité de genre est un levier primordial pour éduquer à la paix.
L’éducation est la clé d’un avenir meilleur
Plus de 132 millions de filles à travers le monde étaient déjà privées d’école et de leur droit à l’éducation avant la pandémie de COVID-19, selon les estimations de l’UNICEF. La non-scolarisation des filles a de graves conséquences sur la vie de chacune parmi elles et sur le développement des pays. Avec la crise sanitaire, ces chiffres ont augmenté. À l’image de l’Afghanistan, le retour des fondamentalismes religieux a, dans certains pays, freiné l’accès des filles et des femmes à l’éducation, à la formation, ou même à l’enseignement. Investir dans l’éducation des filles est la clé de leur émancipation et le levier de développement des sociétés et des pays. L’éducation tout au long de la vie, comme pour nombre de nos combats, est une clé pour y parvenir.
L’éducation renforce l’économie, réduit les inégalités, crée des opportunités et des richesses. Elle est essentielle pour lutter contre l’exclusion sociale et la marginalisation économique des femmes.
L’égalité, condition d’un avenir commun durable
Si aujourd’hui, elles.ils sont nombreux.ses à remettre en question l’idée même d’égalité femmes-hommes, en la considérant comme non prioritaire, il faut rappeler qu’elle conditionne pourtant un avenir commun durable pour toutes et tous. L’atténuation du changement climatique, la lutte contre la pauvreté et la précarité, l’égalité dans la propriété des terres, la prévention des violences basées sur le genre, la promotion de l’accès de toutes et tous à une éducation de qualité, la justice sociale… ne pourront être résolus sans égalité.
Dans les espaces privés et publics… L’égalité, doit s’exprimer au quotidien !
« Au moment où les femmes commencent à prendre part à l’élaboration du monde, ce monde est encore un monde qui appartient aux hommes : ils n’en doutent pas, elles en doutent à peine. »
Simone De Beauvoir, Le deuxième sexe, 1949.
Dans l’espace privé, plusieurs lois applicables aujourd’hui dans de nombreux pays donnent aux femmes un statut inférieur à celui des hommes. Mariage précoce, dot, interdiction ou restriction au droit à l’avortement, inégalité dans l’héritage, répartition inégale des tâches domestiques, n’en sont que des illustrations. En France aujourd’hui, les femmes continuent de consacrer une moyenne de 3h26 par jour aux tâches domestiques contre 2h pour les hommes, selon l’INSEE. Une inégalité accrue avec la crise sanitaire. Partout, il faut continuer de se battre pour l’égalité, de sensibiliser, d’éduquer.
Ces différentes formes de discriminations condamnent les femmes à un rôle social, qui leur est traditionnellement attribué, les privant alors d’exercer leur pleine citoyenneté. Des femmes privées de décider pour leurs corps, mais aussi pour leurs familles et pour leurs pays. Si ces discriminations sont souvent justifiées par des spécificités culturelles, il est temps de rappeler que la diversité doit enrichir l’universel et non le réduire.
L’égalité n’a ni âge ni sexe, c’est l’affaire de tous.te.s ! Agir pour l’égalité est un combat à porter par nous tou.te.s. Il est nécessaire d’éduquer à l’égalité, car toutes les générations ont leur rôle à jouer pour déconstruire le système de domination et faire évoluer les mentalités. Le 8 mars, la journée internationale de lutte pour les droits des femmes sera l’occasion de rappeler que ce combat est continu, quotidien et universel.
Solidarité Laïque continue à dénoncer et combattre les inégalités de genre, car construire un monde juste et égalitaire passe nécessairement par le respect et la protection des droits humains des hommes mais aussi des femmes. Dans nos actions au quotidien, nous croisons des femmes et des hommes engagé.e.s pour un véritable changement vers un monde égalitaire. Nous vous invitons à découvrir leurs histoires.
Samia Frawes, Coordinatrice Actions Bassin Méditerranéen et Référente Genre de Solidarité Laïque
Retrouvez des histoires de femmes et d’hommes qui agissent pour plus d’égalité
Agissons ensemble pour l’égalité femmes – hommes par l’éducation !