L’éducation est un droit et non une marchandise ! – Lettre ouverte à la Banque Mondiale

L'éducation est un droit et non une marchandise ! - Lettre ouverte à la Banque Mondiale
Alors que se tient l'Assemblée Générale de la banque mondiale, Solidarité Laïque signe avec 172 autres organisations une lettre ouverte à la Banque Mondiale et ses donateurs contre l'utilisation de l'aide au développement pour financer une éducation à but lucratif. Parce que l'éducation doit être publique, gratuite et de qualité !

La marchandisation de l’éducation menace de plus en plus les systèmes éducatifs. Il s’agit d’un marché qui représente plus de 50 milliards de dollars.  Solidarité Laïque s’associe à d’autres organisations et appelle la Banque Mondiale à veiller à ce que l’aide au développement destinée à l’éducation soutienne une éducation publique gratuite, de qualité et accessible à toutes et tous, indépendamment de toute considération discriminatoire liée au statut socio-économique, à l’identité de genre, à l’origine ethnique ou au handicap.

 

 » Certains pays ont permis à des acteurs commerciaux ou autres entreprises privées de se développer  » 

L’éducation est un droit humain ainsi qu’un élément essentiel de la réalisation des Objectifs de développement durable. Lorsqu’elle est gratuite, publique et de bonne qualité, l’éducation contribue à éradiquer la pauvreté, réduire les inégalités économiques et de genre, favoriser une citoyenneté active, protéger les communautés et l’environnement et à forger des sociétés ouvertes et stables. Au cours des vingt dernières années, l’expansion de l’éducation publique et gratuite a donné lieu à des progrès considérables dans le domaine de l’éducation. Toutefois, de nombreux pays ne sont pas parvenus à mobiliser les ressources suffisantes pour mettre en place des systèmes d’éducation publique et inclusive de qualité. Par conséquent, des écarts inacceptables sont encore à déplorer : les enfants vivant dans les zones de conflit et d’apres-conflit, les filles, les enfants vivant avec un handicap, les minorités, les réfugié-e-s, les personnes LGBTI+ et les populations les plus pauvres demeurent loin derrière les plus privilégié-e-s en matière d’accès à l’éducation, d’achèvement de la scolarité et de réussite scolaire.

Au lieu d’intervenir à l’aide d’investissements accrus dans l’éducation financés par une fiscalité progressive, certains pays ont permis à des acteurs commerciaux ou autres entreprises privées de se développer, estimant qu’il s’agissait d’un moyen plus rapide et moins onéreux de fournir une éducation de qualité. Toutefois, les écoles privées à bas coûts n’offrent pas un accès équitable aux filles et aux enfants les plus pauvres. Elles présentent le risque d’exclure les écoliers et écolières ayant des besoins particuliers, dont les enfants qui étaient auparavant déscolarisés. Des études indiquent que le financement public des écoles privées creuse les inégalités en matière d’éducation et ne parvient pas à produire de manière constante de meilleurs résultats d’apprentissage. Par ailleurs, par souci d’économies, les écoles à but lucratif dépendent souvent d’enseignant-e-s sous qualifié-e-s et sous rémunéré-e-s. Elles sont peu transparentes et rendent peu de comptes ; elles contournent des lois et règles importantes en matière d’éducation, compromettant la capacité d’un pays à appliquer des standards éducatifs équitables pour toutes et tous.

 

 » Certains bailleurs utilisent désormais activement les ressources de l’aide publique afin d’alimenter la marchandisation de l’éducation dans des pays à revenu faible « 

Certains bailleurs utilisent désormais activement les ressources de l’aide publique afin d’alimenter la marchandisation de l’éducation dans des pays à revenu faible, y compris au sein du Groupe de la Banque mondiale. (…) Il faut donc constamment le rappeler : l’éducation est un droit et non une marchandise. Investir dans une éducation publique gratuite et inclusive de qualité est le meilleur moyen de soutenir la réalisation du 4ème Objectif de développement durable visant à rendre accessible une éducation de qualité pour toutes et tous.

 

Solidarité Laïque et les 172 autres organisations interpellent la banque mondiale :

Lorsque vous financez l’éducation avec de l’argent public, assurez-vous que vous soutenez une éducation gratuite, publique et de qualité !

 

Retrouvez la lettre ouverte adressée à la Banque Mondiale sur le site de la Coalition Education

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