Où que l’on vive dans le monde, être obligé de migrer, être en situation de handicap ou vivre dans une famille en grande précarité ou dans un pays pauvre diminue considérablement les chances d’accéder à l’éducation. Quelques chiffres seulement.
Europe : l’école ne résorbe toujours pas les inégalités sociales
Près de 40 % des élèves européens issus des milieux défavorisés sont en difficulté à l’école. Plus on vient d’un milieu défavorisé, moins on a de chance de réussir à l’école et plus encore d’accéder à des études supérieures, selon les experts de l’OCDE. Un constat sur lequel le dernier livre du sociologue Bernard Lahire, « Enfances de classe », a jeté un lumière crue : en France, l’école ne parvient toujours pas à résorber les déterminismes sociaux.
Afrique de l’Ouest : 1,91 millions d’enfants encore exclus de l’éducation
Vivre dans un pays pauvre est aussi un facteur d’exclusion à plus d’un titre. En Afrique de l’Ouest par exemple, le manque d’établissements scolaires, les conditions matérielles pour apprendre très précaires, l’éloignement entre l’école et le domicile en milieu rural mais aussi les frais d’inscription et d’écolage trop élevés, y compris dans le public, découragent les parents d’envoyer leurs enfants à l’école. A cela s’ajoute une formation insuffisante des enseignants et des effectifs pléthoriques dans les classes, parfois jusque 120 élèves. Sur plus de 72 millions de filles et de garçons dans le monde qui ne fréquentent pas l’école primaire, 50 % vivent dans cette région. Les inégalités au sein de ces pays constituent des obstacles chroniques.
Handicap : encore tant à faire !
« On estime que 58 millions d’enfants de six à onze ans et 63 millions d’adolescents ne sont actuellement pas scolarisés. Parmi eux, les jeunes en situation de handicap sont incontestablement les plus exclus. » (données 2018 de l’Institut de statistique de l’UNESCO ISU) Si des progrès ont été fait en Europe et en France, le chemin est encore long. Solidarité Laïque intègre dans l’ensemble de ses projets et programmes ces publics que la société rend vulnérables faute de moyens ou/et de volonté de les inclure.
Le déplacement, une cause majeure d’exclusion
Le manque de perspectives pousse chaque année des milliers de jeunes à risquer leur vie dans l’espoir d’une vie meilleure. Pour tout ceux qui auront réussi le passage vers l’Europe au péril de leur vie, accéder à l’éducation relève encore du parcours du combattant. Centres de détention, discriminations à l’accès, l’UNESCO pointait en novembre 2018 le manque d’accès à une éducation de qualité. “ La moitié des personnes déplacées de force dans le monde ont moins de 18 ans. Pourtant, dans de nombreux pays ils sont exclus du système éducatif national. “ Beaucoup d’Etats tels que la France mettent sur pied des systèmes éducatifs parallèles et maintiennent les enfants exclus du système éducatif. Pourtant, le droit à l’éducation est garanti par la Convention Internationale des droits de l’enfant.
Solidarité Laïque et ses partenaires agissent pour lever les freins à l’accès à l’éducation
Parmi ses actions, Solidarité Laïque agit en faveur de l’inclusion des enfants migrants et des enfants en situation de handicap.
- En France : avec nos partenaires, nous soutenons des actions pour proposer des actions éducatives auprès des mineurs isolés étrangers afin qu’ils puissent continuer à apprendre, à s’ouvrir au monde.
- En Colombie, le centre éducatif Enfance 2/32, accueille des enfants de familles qui ont été contraintes de migrer pendant les conflits armés. Le centre propose des animations artistiques, culturelles, du soutien scolaire. Le parrainage éducatif permet aussi de soutenir la scolarisation de ces enfants.