“Les quartiers populaires en France ne sont ni des zones de non droit ni des quartiers en guerre.
Cependant, certains jeunes, en particulier les jeunes hommes issus de l’immigration d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne, sont aux prises avec des situations de grande violence et certaines familles vivent dans des conditions de survie économiques et sociales.
Les violences sont systématiques et répétitives pour ces jeunes : confrontations quasi quotidiennes avec les policiers, racisme et suspicions, rapports dangereux dans les économies parallèles et risque de meurtres entre jeunes. Les jeunes garçons en sont à la fois victimes et auteurs ; les jeunes filles, sœurs ou amies, et les parents, en particulier les mères qui sont parfois seules, sont aussi touchés par ces violences.”
Prévention, résilience et reconstruction
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“Pendant et depuis la crise COVID-19, ces violences systémiques s’intensifient. Nombre de jeunes vivent avec la peur de la mort immédiate et les choix sécuritaires du gouvernement, en particulier les amendes forfaitaires, accentuent cette peur et le risque d’enfermement dans une socialisation à distance du droit commun.
Il ne s’agit pas de tous les jeunes mais ces évolutions influencent l’ensemble des dynamiques sociales des quartiers populaires. Dans ce contexte, nombreux sont ceux qui éprouvent à la fois une jouissance de la violence et une aspiration à la paix.
Alors, soutenir une pédagogie de la paix suppose de pouvoir transformer ces violences par des actions de recours aux droits et de réassurance collective.
Il s’agit aussi de soutenir ce thème pédagogique en prenant appui sur l’intérêt des jeunes pour les enjeux internationaux de guerre et de paix ainsi que pour les personnes qui incarnent la paix.
Je pense en particulier à ces jeunes qui m’expliquaient leurs lectures partagées des biographies de Nelson Mandela, Martin Luther King et Barack Obama.”
, retour à Madagascar !