Avec la pandémie, la crise mondiale de l’éducation doit être notre priorité

semaine mondiale d'action pour l'éducation
La Semaine Mondiale d’Action pour l'Éducation se déroule cette année du 26 au 30 avril 2021. À cette occasion, Solidarité Laïque, membre de la Campagne Mondiale pour l’Éducation et de la Coalition Éducation, veut alerter sur les conséquences à long terme de la pandémie de la COVID-19 sur l’éducation dans le monde, sur le développement socio-économique de certains pays, et les risques certains pour les générations à venir. En effet, cette crise sanitaire a largement amplifié la crise éducative mondiale, éloignant des bancs de l’école plus d’un milliard de personnes. Cette Semaine d’action nous appelle à nous mobiliser pour le “Un milliard de voix pour l’éducation”.

À cause de la pandémie de COVID-19, on estime à 1,5 milliard le nombre de personnes ayant cette année perdu l’accès à l’apprentissage ou étant en situation d’incertitude sur leur éducation. Pourtant, l’éducation de toutes et tous est un droit, mais également un facteur primordial de lutte contre la pauvreté, d’autonomisation et de développement socio-économique. Aujourd’hui, il est indispensable d’alerter les gouvernements sur la nécessité de financer le retour à l’école et à la formation, et de reconstruire un système éducatif plus fort et plus adapté aux enjeux actuels.

 

Une crise mondiale de l’éducation

 

La crise de l’éducation n’est pas nouvelle. Depuis plusieurs décennies, le droit à une éducation gratuite et de qualité pour toutes et tous est menacé par les crises (la moitié des enfants exclus de bancs de l’école vivent dans des pays de conflits ou post-conflits.), mais également par la marchandisation de l’éducation, les crises politiques et sociales, et la diminution drastique des budgets d’éducation.  En raison de la pandémie de COVID-19, le recul du droit à l’éducation a aussi mis à mal les droits des enfants: privés d’écoles et d’apprentissage, ces enfants et ces jeunes se sont retrouvés dépourvu·e·s de protection sociale, d’accès à l’hygiène et à l’alimentation et exposés à diverses formes de violences – y compris de genre – et d’exploitation.

La COVID-19 pourrait augmenter le déficit de financement annuel de l’éducation dans les pays les plus pauvres, avec une réduction potentielle de 10 % des budgets de l’éducation dans le monde (selon la Banque Mondiale). Cela augmenterait considérablement le risque de voir des générations entières sacrifiées, avec une explosion du nombre de nouveaux exclus de l’éducation.

 
Parmi elles, les femmes et les filles sont les plus touchées. Les zones rurales subissent également de plein fouet les effets de la pandémie, avec une fracture numérique grandissante qui entraîne avec elle une rupture éducative, une exclusion du système et qui, pour beaucoup de jeunes, signera la fin de leur éducation. 

 

À l’heure actuelle, encore 27 pays dans le monde ont leurs établissements scolaires fermés (UNESCO). Les chiffres ne mentent pas: sur les 900 millions d’enfants qui font d’habitude leur rentrée en septembre, seul un tiers est retourné sur les bancs de l’école cette année. 

 

 

Des conséquences sur les générations à venir

 

Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, met en garde contre le risque d’une “catastrophe générationnelle”, alors que nous venons de passer le mois dernier le cap symbolique de la première année de pandémie de COVID-19. 

En effet, avec près de 168 millions d’enfants privés d’école pendant un an (Unicef), ce retard éducatif aura à coup sûr un effet néfaste sur les générations présentes et futures. L’ONG Save the Children Suisse estime aujourd’hui à 10 millions le nombre d’enfants qui ne reprendront pas le chemin de l’école à l’issue de la pandémie. 

Ce recul dans l’accès à l’éducation impacte également les droits des femmes et des filles: on estime une hausse de près de 2,5 millions de cas de mariages précoces et forcés d’ici 2025. 

 

Nous ne pouvons accepter que les enfants et les générations soient sacrifiés par manque d’action des politiques actuelles!

 

La société civile mondiale, les acteurs éducatifs, les syndicats enseignants, les associations réunies au sein de la Campagne mondiale pour l’éducation, et qui ont été souvent aux premières lignes pour essayer de maintenir une continuité éducative pendant cette crise,  interpellent aujourd’hui les Etats, garants du droit à l’éducation. Quelles mesures ont été prises pour les deux tiers qui n’ont pu reprendre un cursus éducatif normal ? Quels moyens ont été déployés par les gouvernements pour assurer un enseignement à distance ? Quel soutien a été apporté aux familles qui subissent de plein fouet les conséquences économiques de ce sacrifice éducatif ?

 L’éducation doit être une priorité des gouvernements, et doit être vue non pas comme une aide au développement, mais comme un vecteur fondamental de développement durable et sociétal pour toutes et tous.

 

 

Ensemble, réaffirmons la nécessité d’une éducation de qualité pour toutes et tous, gratuite, équitable et inclusive !

 

Nous demandons aux Etats dans le cadre de cette campagne mondiale : 

Retrouvez le plaidoyer pour le financement de l’éducation mondiale porté par notre coalition française commune : la Coalition Éducation 

 

 

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