L’éducation dans le monde connaît une profonde crise dont on parle trop peu dans les sommets internationaux. Le G20 qui se tient du 7 au 8 juillet à Hambourg doit permettre la prise d’engagements concrets pour répondre aux défis de l’éducation. À la veille du sommet, la Coalition Education appelle le président à se mettre « en marche » pour cette cause fondamentale. Solidarité Laïque membre de la Coalition Éducation dont Solidarité Laïque est membre, s’associe à d’autres ONGs pour interpeller E. MACRON a l’occasion du G20.
Mauvaise nouvelle : L’éducation ne figure toujours pas parmi les priorités annoncées du G20. L’occasion pour le nouveau président de la République française d’imposer et de défendre ce secteur, qu’il s’est engagé à mettre au cœur de ses priorités dans un courrier le 29 mars dernier.
L’éducation dans le monde connaît une profonde crise dont on parle trop peu dans les grandes rencontres internationales. Après le rendez-vous manqué du G7 de Taormina, le G20 qui se tiendra du 7 au 8 juillet à Hambourg doit permettre la prise d’engagements concrets pour répondre aux défis de l’éducation. À la veille du sommet, nous* appelons le président Emmanuel Macron à se mettre « en marche » pour cette cause fondamentale !
« Une priorité » sans moyens… Utopie.
L’éducation dans le monde souffre de plusieurs maux : le manque de financement, l’insuffisance de volonté politique pour pallier les inégalités d’accès et assurer la qualité des systèmes publics d’éducation et les promesses non tenues des gouvernements. « Une priorité » sans moyens… Utopie. L’urgence est d’agir sur tous ces fronts, alors que la pression démographique augmente et que les besoins ne cessent de croître.
Les gouvernements se sont engagés à assurer « l’accès de tou-te-s à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et à des opportunités d’apprentissage tout au long de la vie », d’ici à 2030 à travers l’objectif de développement durable n°4 (ODD 4). D’après un rapport du Malala Fund, aujourd’hui, plus de 260 millions d’enfants et d’adolescents sont non scolarisés et 330 millions d’enfants scolarisés ne parviennent pas à acquérir les compétences de base.
S’agissant de l’accès à l’éducation, les inégalités demeurent trop nombreuses. Malgré les progrès réalisés, les filles, les personnes en situation de handicap et les populations des régions les plus défavorisées, à savoir l’Afrique subsaharienne et l’Asie de l’Ouest, restent les premières laissées pour compte. Plus de 49 millions de filles sont privées d’enseignement primaire et secondaire en Afrique subsaharienne, dont 31 millions pour le secondaire, comme l’explique Human Rights Watch. Par ailleurs, selon les donnéesde la Banque mondiale, à l’échelle mondiale seulement 50,6 % des garçons et 41,7 % des filles en situation de handicap ont complété le cycle du primaire.
Pour tenir leur promesse et assurer à tous les enfants, jeunes et adultes du monde, l’accès à une éducation de base de qualité, les gouvernements devront investir 35 milliards d’euros supplémentaires par an selon l’UNESCO.. Un déficit qui ne pourra être comblé que si une mobilisation forte voit le jour.
Aujourd’hui, nous demandons au président de la République Emmanuel Macron d’interpeler ses homologues sur l’urgence d’investir dans l’éducation pour tou-te-s, qui est un enjeu majeur pour l’agenda du développement durable. Comment l’éducation peut-elle rester en marge des défis essentiels de notre époque ? L’économie, l’emploi, le changement climatique, les migrations, le maintien de la paix et la prévention des radicalismes… constituent autant de problématiques dont l’éducation est une des clefs, notamment l’éducation des filles et des femmes.
La France, « championne » pour l’éducation ?
Au tournant des années 2000, la France a pris la tête de la mobilisation pour la santé globale qui a permis la création du fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose et de GAVI, l’Alliance du vaccin.
Pourquoi la France ne ferait-elle pas la même chose pour l’éducation, aujourd’hui ? La France, « championne » pour l’éducation ? C’est ce que nous espérons.
Le sommet du G20 est l’occasion de lancer la dynamique. Les dirigeants doivent affirmer leur engagement à réaliser l’ODD4 et à lever davantage de fonds pour l’éducation, à l’instar de ce qui a été opéré pour la santé globale il y a 15 ans. Cette tâche est urgente. Nous appelons le président Emmanuel Macron et les dirigeants du G20 à soutenir massivement le Partenariat mondial pour l’éducation et le fonds Education Cannot Wait. Nous leur demandons également de mandater la Banque mondiale et l’ONU pour développer conjointement un mécanisme de financement innovant complémentaire, qui n’augmenterait pas l’endettement des pays en développement. Ces mesures sont essentielles pour permettre d’apporter une réponse complète à l’enjeu de l’éducation mondiale.
*Coalition Education : Aide et Action France, Céméa, France Parrainages, Gref, Handicap International, ONE, La ligue de l’enseignement, Partage, Plan International France, Planète Urgence, SGEN- CFDT, SNUipp-FSU, Solidarité Laïque et UNSA Education.
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