Avez-vous des informations sur la zone touchée par l’ouragan ?
A ce jour, nous n’avons aucune nouvelle de nos familles et de nos partenaires dans la zone. Nous sommes très inquiets. Les télécommunications et les voies terrestres ont été coupées depuis lundi. Le pont qui reliait l’Ouest de l’île à Port au Prince, seule voie de communication a été détruit.
Quels sont les dégâts qui ont été causés par l’ouragan ?
Lundi soir, les Haïtiens ont été obligés de quitter leur maison en taule pour se réfugier dans des bâtiments en dur. De nombreuses infrastructures et maisons ont donc été détruites. Les gens n’avaient plus d’accès à l’eau potable, plus de pain. Les inondations ont entraîné une nouvelle épidémie de choléra, comme cela s’était produit après le séisme de 2010.
Les dégâts humains et matériels vont être considérables. En 2010, Port-au-Prince avait connu un séisme tragique, on est ici de nouveau face à une situation d’extrême urgence.
Quelles sont les conséquences sur les écoles ?
La majorité des écoles sont en taule et on peut déjà estimer qu’une majeure partie a été détruite. Depuis lundi, les enfants ne vont plus à l’école. Pour l’instant, les besoins sont vitaux mais sur le long terme, ce sont les enfants qui paieront une nouvelle fois les conséquences de cette catastrophe.
Quelles sont les actions à mettre en place dès maintenant ?
Après un début d’année difficile lié au manque de moyens financiers et humains en matière éducative, la dynamique ambitieuse en faveur de l’éducation risque d’être bouleversée par cette catastrophe. Syndicats, associations, partenaires se mobilisent depuis des années pour que l’éducation devienne une priorité de l’Etat, objectif qui une nouvelle fois risque d’être relégué au second plan face à l’urgence de la situation. On ne peut donc rester passifs !
Il va falloir travailler d’arrache-pied pour que les infrastructures de base soient disponibles, aider les victimes. Il faudra repartir, reconstruire et réhabiliter les écoles. Tout le monde doit être partie prenante dans la reconstruction, haïtiens et aide internationale. On aura besoin de tous.
Réaction de Joel Da Costa, Responsable Amérique latine et Caraïbes chez Solidarité Laïque