Faute de moyens, les élèves de filière professionnelle partent peu. Pour contrecarrer cette tendance et inciter au départ, Solidarité Laïque soutient des projets d’échange culturel. Au Lycée de Rozay-en-Brie, dix élèves de la classe de première se sont constitués en association temporaire d’enfants citoyens (ATEC), une structure qui permet aux jeunes d’avoir les mêmes responsabilités que les associations afin de mener à bien leur projet de départ à Mayotte.
L’objectif du voyage : voir de nouveaux modes de vie mais aussi distribuer des livres, de la nourriture. « Découvrir ce pays a permis d’illustrer utilement le programme scolaire en abordant les questions d’accès à l’eau par exemple une véritable problématique à Mayotte. » souligne Laurent Bodereau, leur professeur de gestion.
« Beaucoup d’a priori subsistaient avant leur départ. »
Pour tous ces élèves, c’était une première. « C’est un grand voyage pour eux qui ne sont pas habitués à partir loin. Tout au long de la préparation, ils ne réalisaient pas vraiment qu’ils allaient y aller, souligne leur professeur. Avant leur départ, ils ont effectué des recherches autour de Mayotte, réalisé des fiches thématiques…etc. Malgré cela, beaucoup d’a priori subsistaient encore. »
Les élèves ont concrétisé leur projet au mois de mars en se rendant à Mayotte pour deux semaines. Sur place, c’est l’association Tama qui les a accueillis et les a mis en contact avec les élèves du lycée de Sada.
« J’ai appris à me contenter de ce que j’ai. »
« En arrivant là-bas, ils se sont pris une claque …, explique l’enseignant. Ils ont été marqués par les conditions de vie précaires dans les bidonvilles. » Une véritable leçon de vie pour certains élèves, comme en témoigne Luna : « J’ai appris à me contenter de ce que j’ai. A Mayotte, ils ont peu mais ils sont heureux. Depuis ce voyage, je ne me plains plus du tout. »
Les élèves ont également dû s’adapter à des conditions climatiques nouvelles. « On est arrivés en pleine saison des pluies, poursuit Laurent. Les élèves ont découvert qu’à Mayotte il fait nuit dès 18h. On a également fait quelques jours de camping, une première pour eux. ». Des découvertes culturelles également dans un pays à 90% musulman : « Les filles ont été surprises de découvrir des livres sur des rôles assignés à la femme. »
A la fin de leur voyage, les élèves de la classe ont participé à la réalisation d’une fresque sur le thème du développement durable, qui est devenue le symbole de leur rencontre avec les élèves mahorais.
A leur retour, ils ont été invités à rendre compte de leur voyage devant le sénateur de Nangis qui les avait soutenus. (voir présentation) Une véritable reconnaissance pour ces élèves qui ont donné de leur énergie pour mener à bien ce projet.