Certaines, pour la première fois, prenaient le train ou mettaient les pieds dans la capitale. « Je ne pensais pas que Paris était aussi grand. C’est une ville immense. On perd un temps fou en transport en commun», raconte Christiane, l’une des vacancières. Elle fait partie des résidentes de l’association La Clairière qui ont profité d’un temps de répit pour visiter la capitale et reprendre confiance en elles. Benoît et Perrine, deux éducateurs, les accompagnent pendant leur séjour. La structure que gère l’association accueille des femmes avec un passé souvent empreint de violences.
Accompagner des femmes victimes de violence ou en proie à des addictions
Isabelle, l’une des résidentes se réjouit de ce séjour et de la qualité de l’accompagnement dont elle bénéficie : « J’étais battue, en danger. A la Clairière, je me sens protégée : j’ai pu avoir un logement. L’association m’a permis de reprendre confiance en moi. Nous avons des activités toutes les semaines, des cours de sport par exemple. J’ai beaucoup évolué depuis que j’y suis, cela va de mieux en mieux. »
A cause de leur parcours ou par manque de moyens, nombre d’entre elles n’avaient pas envisagé l’hypothèse des « vacances ». « Parmi les femmes que nous recevons, certaines ont été battues par leur mari ou souffrent de problèmes psychologiques ou d’addiction, explique Benoît, l’éducateur accompagnateur. Nous leur offrons un logement parce que, c’est le premier obstacle pour elles : pouvoir matériellement se séparer de leur mari dans le cas de violences conjugales. Certaines parmi les résidentes prennent beaucoup de médicaments. C’est donc important qu’elles soient accompagnées. Dans la structure, elles trouvent tout le soutien dont elles ont besoin. Avec le soutien de Solidarité Laïque, nous proposons des séjours hors les murs une fois par an. Ce temps convivial est une étape important dans leur parcours de réinsertion et de résilience. »
Permettre à toutes et à tous de partir en vacances
Cette année encore, 3 français sur 10 ne partiront pas en vacances. Parmi eux : des familles démunies, des personnes isolées, mais aussi des individus qui ne s’estiment pas légitimes à partir en vacances. Solidarité Laïque soutient des associations qui comme La Clairière accompagnent des publics qui ne s’autorisent pas ce temps de répit. « Bouleverser un équilibre déjà fragile fait peur, » constate Joël Bordet, sociologue.
En avril dernier, Solidarité Laïque lançait une campagne commune avec la JPA et l’UNAT pour réclamer un droit aux vacances. En parallèle, l’organisation aide chaque année des familles démunies à profiter d’un temps de répit à travers le programme « Vacances et Insertion » avec le soutien de l’ANCV.