En moyenne, 80 % des cadres supérieurs partent en vacances, contre 50 % des ouvriers. Ajoutées à cet écard significatif, les conditions de départ sont elles aussi bien différentes selon les catégories sociales : fréquence, distance, activités ou temps de congé sont sujets à des inégalités marquées. « Solidarité Laïque a fait du droit aux vacances l’une de ses actions phares en France, à la fois pour lutter contre les discriminations qui découlent de ces inégalités et pour renforcer le lien social au sein des familles », explique Yasmine Sadji, responsable du programme Vacances et Insertion.
Cet été, temps de répit ou temps de repli ?
Si les vacances sont à compter parmi les droits humains fondamentaux, c’est avant tout parce que ce temps de repos essentiel contribue au développement de l’individu : « les vacances sont un facteur d’apprentissage de la sociabilité, de l’autonomie et de l’ouverture d’esprit, commente Yasmine Sadji. Elles favorisent indirectement la réussite scolaire des enfants. » A l’inverse, le manque de mobilité, qui concerne les familles les plus défavorisées, encourage le repli sur soi, comme le note le sociologue Jean Viard dans ses diverses recherches. « Défendre le droit pour tous aux vacances, c’est améliorer le vivre-ensemble en garantissant à chacun le mieux-être dont il peut bénéficier, » conclut Yasmine Sadji.
Départs en vacances : des inégalités parmi d’autres
- Seulement 10 % des ouvriers peuvent partir plusieurs fois par année en vacances, contre 40 % des cadres supérieurs.
- 40 % des cadres supérieurs voyagent en avion pour rejoindre leur lieu de séjour contre 6,5 % des ouvriers et moins de 2 % des agriculteurs.
- En 2014, 46 % des non-départs en vacances résultent d’un manque de budget, contre 13 % qui sont l’objet choix et 16 % pour raisons de santé. L’argument des moyens financiers est en hausse depuis les années 90.
- 25 % des enfants en France ne peuvent pas partir en vacances chaque année. Une réalité qui concerne près de 50 % des enfants d’agriculteurs et plus de 30 % des enfants d’ouvriers contre moins de 5 % des enfants de cadres supérieurs.