Nouvel attentat en Afghanistan : attaquer un lieu d’apprentissage, c’est attaquer l’avenir de tout un pays

10 octobre 2022

Vendredi 30 septembre, elles étaient simplement en train d’étudier lorsqu’elles ont été prises pour cible par un terroriste. Elles, ce sont les 46 filles et jeunes femmes assassinées ce jour-là à Kaboul (bilan total : 53 morts).

En choisissant ce centre de formation et cette salle réservée aux jeunes filles, cet attentat suicide s’attaque délibérément au droit à l’éducation en général, à celui des femmes en particulier.

Pourtant, il est prouvé que lorsque les filles ont accès à l’éducation, c’est tout le pays qui en bénéficie (prospérité économique, résilience face au changement climatique, santé publique, paix et stabilité…). Selon le Partenariat mondial pour l’éducation, si chaque fille était scolarisée pendant 12 ans, les revenus plus élevés générés par les filles au cours de leur vie feraient croître l’économie à hauteur de 30 000 milliards de dollars. Pour chaque année de scolarisation supplémentaire que les filles reçoivent, la résilience de leur pays aux catastrophes climatiques s’améliore, car l’éducation des filles a un impact qui dépasse l’individu et se répercute sur sa famille et sa communauté.

Cet attentat s’ajoute aux nombreuses exactions mises en place ou permises par le régime des talibans envers les filles, les femmes et la minorité chiite hazara. Après l’état de sidération et d’indignation provoqué par cette tuerie, nous restons déterminé.e.s à ne pas laisser de tels crimes se produire en silence, quel que soit le pays touché. Nous appelons la communauté internationale à prendre des mesures urgentes pour assurer la protection des populations prises pour cible et des lieux d’éducation, clés de leur émancipation.

Favoriser l’accès à une éducation de qualité pour toutes et tous, promouvoir l’éducation à la paix et le vivre ensemble, telles sont les armes que nous prenons pour dénoncer cette atteinte morbide aux droits humains.

Même si nous n’avons plus d’activités en cours en Afghanistan, nous gardons des liens et un attachement particulier avec ce pays dans lequel nous avons soutenu les écoles clandestines de filles à la fin des années 90 « Libérez le savoir » puis été le chef de file d’un vaste programme éducatif dans les années 2000 (PROCEAF – Programme Concerté pour l’Éducation en Afghanistan). En 2001, nous avons également organisé une Rentrée Solidaire pour les élèves Afghan.e.s. Cette opération répondait à notre volonté de promouvoir l’accès à l’éducation de toutes et tous, après 20 ans d’une guerre meurtrière ayant entraîné le déplacement de millions de personnes.