À l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle, découvrez nos actions en faveur d’une éducation bi-plurilingue.
L’école face aux inégalités
Malgré les efforts fournis à l’international en faveur d’une éducation gratuite et de qualité pour tous.tes, 244 millions d’enfants et d’adolescent.e.s ne sont toujours pas scolarisé.e.s dans le monde (Nations Unies, 2022) et 617 millions de jeunes manquent de compétence de base en mathématiques, en lecture et en écriture (UNESCO, 2017).
Manque de financements alloués à l’éducation, crises politiques et conflits, lacunes au niveau de la formation des enseignant.e.s, manque de ressources pédagogiques, problèmes d’infrastructures scolaires, mauvaises conditions de travail des enseignant.e.s, fracture numérique… les freins à l’accès et à la qualité de l’école sont nombreux.
Selon la région du monde où nous vivons, la situation politique de notre pays, le statut socio-économique de nos parents, notre genre ou notre appartenance ethnique, nos croyances ou notre état de santé, selon la langue que nous parlons, nos chances d’avoir accès à l’école et nos chances de réussite scolaire ne sont pas les mêmes.
La langue, facteur de discriminations.
Lorsque l’on parle de discriminations, on oublie trop souvent celles liées à nos pratiques linguistiques. Pourtant, aux quatre coins du monde, elles sont à l’origine d’inégalités à l’école et en dehors.
En France par exemple, les langues régionales ou les “parlers jeunes” sont souvent stigmatisés.
Dans d’autres contextes, comme en Afrique de l’Ouest, ce sont les langues maternelles des élèves qui sont minorisées. Quand la langue que l’on parle à la maison n’est pas celle que l’on apprend à l’école, le risque de décrochage et d’échec scolaire est amplifié.
Valoriser les langues maternelles des apprenant.e.s à l’école est fondamental pour garantir une éducation de qualité et préserver la diversité linguistique et culturelle mondiale.
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« Lorsque des langues meurent, c’est la diversité culturelle internationale qui est menacée. »
Langue, diversité culturelle et éducation pour tous
Créons des ponts entre langues nationales et langues officielles
Afin de lutter contre ces inégalités liées aux langues, nous mettons en œuvre des actions de terrain en faveur d’un meilleur respect des droits linguistiques dans le secteur éducatif.
Découvrez notre approche à travers les 2 exemples ci-dessous.
Le projet « J’apprends si je comprends », au Burkina Faso, au Mali, au Sénégal et en République Démocratique du Congo
Les avantages du bi-plurilinguisme sont incontestables !
Malgré plus de cinquante années de réformes en faveur d’une meilleure intégration des langues africaines dans les salles de classe, la majorité des écoles continuent de fonctionner exclusivement en français, même si les élèves ne parlent pas cette langue. Pourtant, selon l’OIF, on ne compte que 17% de francophones au Mali, 24% au Burkina Faso, 51% en RDC et 26% au Sénégal.
Nous menons depuis 2020 le projet “pluridisciplinaire”J’apprends si je comprends” qui vise à mieux comprendre ce qui se passe dans les classes bilingues et à mieux outiller les enseignants en didactique bilingue. Le bilan de nos observations dans les salles de classe est sans équivoque : les enfants sont plus investis et progressent beaucoup plus vite dans les écoles bilingues où les enseignant.e.s ont été formé.e.s à opérer des transferts de la langue maternelle des élèves vers le français.
Le programme « L’école, vecteur de changement social en Haïti »
L’alphabétisation seule ne suffit pas !
À travers ce programme, nous répondons aux 3 principaux défis du secteur éducatif en Haïti : l’accès à l’éducation formelle et non formelle pour tous et toutes, la qualité et les conditions d’enseignement, la gestion et la gouvernance participative.
Il s’agit notamment de la reconstruction et la réhabilitation d’écoles et du renforcement du lien social entre les élèves, les parents d’élèves, le corps enseignant et l’ensemble des acteurs de la communauté éducative.
Dans ce cadre, nous mettrons en place en Haïti un dispositif similaire au projet « J’apprends si je comprends », en co-construction avec des acteurs.trices locaux.cales, à partir du mois de mars 2023. L’objectif : faire réellement cohabiter dans l’enseignement les deux langues officielles du pays, le créole haïtien et le français, en favorisant des transferts fluides d’une langue à l’autre, la maîtrise de la grammaire et des nuances spécifiques à chaque langue. Il ne suffit d’apprendre aux élèves à lire et à compter dans les deux langues, mais bien d’intégrer pleinement leur langue maternelle dans leur cursus.