« Les lycéens se plaignent de ne pas avoir d’opportunités concrètes pour servir des causes d’intérêt général. Pourtant, les équipes pédagogiques ne sont pas opposées à ces projets citoyens mais elles ne savent pas toujours comment faire », résumait cette semaine la Présidente du CNESCO (conseil national d’évaluation du système scolaire) en présentant le dernier rapport réalisé auprès de 16000 collégiens et lycéens, de la troisième et terminale.
Ainsi, si 75% des jeunes interrogés déclarent affirmer vouloir, adultes, poursuivre un engagement bénévole et si 4 jeunes sur 10 se sont déjà engagés dans une association humanitaire ou de défense de l’environnement, ils sont une grosse majorité à constater que l’école ne leur propose pas d’opportunités pour s’engager. On est loin des clichés sur une jeunesse qui ne pense qu’à s’exposer sur les réseaux sociaux, et c’est bien dommage que l’école ne puisse davantage les soutenir dans cette soif de citoyenneté », souligne Carole Coupez, Déléguée aux actions d’éducation à la citoyenneté à Solidarité Laïque. Les deux tiers des lycéens de terminale n’ont en effet jamais participé à un projet citoyen dans leur établissement et ils sont bien plus nombreux dans le public à ne pas avoir trouvé où s’engager (69%) que dans le privé (52%), ce qui ne peut qu’interroger sur une école publique qui entend former aux valeurs de la République.
L’étude souligne aussi l’importance du contexte familial : les élèves les moins engagés étudient en voie professionnelle – 11% assurent qu’ils n’auront aucun engagement plus tard -, sont issus de milieu défavorisé (8%) et de milieu intermédiaire (11%), et ont des parents qui ne s’intéressent pas du tout à l’actualité (22%). « Il est d’autant plus important d’offrir à toutes et tous cette possibilité d’expérimenter la citoyenneté et cela, le plus tôt possible », conclut Carole Coupez.
En 2017, la Rentrée solidaire a mobilisé 30 000 élèves, de la maternelle au supérieur et 550 structures éducatives. Courses solidaires, brocantes, crêpes parties, mobilisation des commerçants ou du quartier pour les élèves tunisiens, expositions, émissions de radio au sein du lycée, conférences, ils ont rivalisé de créativité pour collecter des fournitures pour leurs camarades tunisiens qui étudient dans des écoles publiques démunies. 5 tonnes de fournitures neuves ont ainsi été collectées ou achetées et sont actuellement distribuées dans les écoles publiques tunisiennes les plus démunies.