Rentrée Solidaire 2023 : 17 ans après, retour à Madagascar !
Le système éducatif malgache oscille entre performance, fragilité, remise en cause et réformes.
L’enseignement général présente la structure classique des systèmes éducatifs francophones hérités de la colonisation française : premier degré (primaire), second degré (collège et lycée) et enseignement supérieur.
De 1960 à 1970, le programme reste français et la langue officielle de l’enseignement est le français. Si ce système garantissait une réelle qualité d’enseignement, il était trop sélectif, élitiste et inadapté aux enjeux sociaux.
Dès 1975, avec le rejet du néocolonialisme, la 2ème république opte pour un système éducatif révolutionnaire, dans le but d’éradiquer le passé colonial.
Mais ce système très ambitieux s’est heurté à l’insuffisance des moyens, à la formation inadaptée des enseignant.e.s et la dégradation tangible du niveau de l’enseignement en général. À partir de 1991, des objectifs complémentaires sont visés : libérer les contenus de toute orientation politique et restaurer la qualité de l’éducation.
En l’an 2000, les Objectifs du millénaire pour le développement et le Plan de l’éducation pour tous (Dakar) ont ouvert une nouvelle ère. Les gouvernements malgaches successifs sont parvenus à mettre en place un système axé sur la scolarisation en masse et sur une éducation inclusive.
Interdépendance entre changement climatique et situation du secteur éducatif, inégalités d’accès à l’école publique, gratuite et de qualité…
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En comptant celles portant sur la politique linguistique (unilinguisme, bilinguisme malgache/français), pas moins de 12 réformes ont été réalisées depuis 1975, avec la question de la qualité toujours au coeur des enjeux éducatifs.
Mais la fréquence à laquelle ces nombreuses réformes s’enchaînent tend à fragiliser le système plutôt qu’à le renforcer.
Aujourd’hui, l’évolution importante des effectifs d’élèves, la pratique répandue de redoublement et le recours massif à des enseignant.e.s sans qualification académique (Enseignants Non-Fonctionnaires, ENF), faiblement encadré.e.s et au statut précaire soulèvent des questions quant à la qualité des apprentissages dans un contexte de crise politique, économique, sociale et climatique.
Les acteurs éducatifs à Madagascar reconnaissent unanimement que le système a grand besoin de renouveau. Il faudra avant tout, mettre l’accent sur la formation des enseignant.e.s et élever le niveau des apprenant.e.s.