« Je veux travailler et améliorer ma situation actuelle «
Juliana, 20 ans, mère célibataire d’un garçon de 3 ans, Joey, habite dans le quartier d’Ankaditapaka Avaratra dans le 3è arrondissement de la Commune Urbaine d’Antananarivo. À partir de cette année, elle sera également bénéficiaire du projet Sandratra en alliance avec Aide et Action, qui vise à favoriser l’insertion socioprofessionnelle et citoyenne de jeunes mères célibataires.
« Après l’accouchement, j’ai dû supporter la moquerie et le reproche des membres de ma famille. On ne me donnait pas d’argent sous prétexte que c’était de ma faute si je tombais enceinte et avais eu un enfant sans mari… Depuis, je fais la lessive des gens, au jour le jour, pour subvenir à mes besoins et à ceux de mon fils. Je voudrais bien sûr travailler et améliorer ma situation actuelle. »
Afin de pouvoir venir en aide à Juliana et à 52 autres mères célibataires de la Commune Urbaine d’Antananarivo, le programme Sandratra s’appuiera sur la Laboratoire d’Innovations Sociales (LABIS) pour aider à la concrétisation de leur projet professionnel et de leur épanouissement personnel.
Dans le monde, deux-tiers des travailleurs pauvres sont des femmes.
À propos du projet Sandratra
A Madagascar, Aide et Action et Solidarité Laïque ont lancé le projet Sandratra, avec le soutien de l’Agence Française de Développement et en partenariat avec la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA). Objectif : favoriser l’insertion socioéconomique et citoyenne des jeunes mères célibataires déscolarisées de 15 à 29 ans des quartiers défavorisés des 1er, 3ème et 4ème arrondissements de la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA). A l’image du projet « Compétences pour demain », ce projet va s’appuyer sur l’installation de LABIS (Laboratoire d’Innovations Sociales), tiers lieu numérique qui visent à prendre en charge les jeunes mères par le biais de parcours individualisés tournés vers l’insertion à la fois sociale, économique et citoyenne, en se fondant sur les principes de l’éducation non formelle.
Boxer pour lutter contre les stéréotypes de genre
C’est à l’occasion d’une animation dans son quartier de Concordia, à Saint-Martin, qu’Océann est montée pour la première fois sur un ring. Elle avait 12 ans et elle a aimé ces sensations fortes que procure la boxe éducative.
Depuis, elle collectionne les succès mais elle a surtout pris confiance en elle. D’un naturel réservé, Océann a appris à s’imposer au combat, à maîtriser ses émotions, à mesurer les risques qu’elle prenait et à se faire respecter.
L’occasion aussi de rencontrer des jeunes d’autres quartiers, de déconstruire des stéréotypes parfois tenaces sur ceux qui habitent de l’autre côté de la rue et de défendre l’égalité entre filles et garçons. Ses parents l’ont toujours soutenue sur ce chemin qui associe sport et études. Aujourd’hui en première, Océann envisage de travailler dans un métier du soin.
À propos du programme Boxer ensemble à Saint-Martin:
Après le passage de l’ouragan Irma, Solidarité Laïque en partenariat avec l’USEP a soutenu les éducateurs et les enfants traumatisés qui se sont retrouvés sans école. Le projet Boxer ensemble a permis d’organiser des activités éducatives et sportives tout en renforçant le vivre ensemble sur un territoire fragilisé par les crises climatiques et sociales. Les rencontres inter-quartiers ont permis aux jeunes de mieux se connaître. 7 écoles situées en REP ou REP+ ont aussi été aussi équipées en matériel sportif.
« Je veux être capable d’aider mes parents et mon pays »
À cause les ravages causés par l’ouragan Matthew en octobre 2016, Johnyka, 16 ans, a passé comme beaucoup de ses camarades, de nombreux mois sans pouvoir aller à l’école, faute d’infrastructures.
Mais dès la reconstruction puis la réouverture de son école, elle s’est remise a étudier. Tous ces mois sans aller en classe lui ont fait prendre conscience de l’importance de l’éducation: « Si je ne vais pas jusqu’au bout de mon cursus, je n’évoluerai pas. Je veux vivre correctement, pouvoir nourrir une famille, ne pas être dépendante d’un homme, je veux être capable aussi d’aider mes parents et mon pays. On a besoin de moi, je dois me donner cette chance-là! ».
Venant d’une famille modeste, Johnyka n’aurait eu d’autre choix que de chercher un travail si son école n’avait pu réouvrir. Aujourd’hui, elle prépare son bac, rattrape son retard scolaire et progresse rapidement. Johnyka veut ensuite étudier la comptabilité, un métier très recherché sur le marché du travail haïtien.
En 2021, 130 millions de filles dans le monde ne sont toujours pas scolarisées. Cela représente 25% des filles dans le monde.
À propos du programme Timoun Retouné lékol :
Suite à l’ouragan Matthew, Solidarité Laïque a mobilisé des moyens pour reconstruire ou réhabiliter 45 écoles selon les normes anti-cycloniques et antisismiques, dans des zones enclavées qui auraient eu peu de chances de bénéficier d’aides de l’État haïtien. Ces travaux ont été conduits avec l’aide des populations locales, ainsi assurées de bénéficier d’un abri sûr, électrifié et connecté en cas de nouvelle catastrophe. 14 000 kits scolaires et bourses ont aussi été distribués aux familles démunies pour les encourager à rescolariser leurs enfants. Ce programme est mené en collaboration avec les Francas, le GREF, la MGEN, le Snuipp-FSU et avec le soutien de l’Agence Française de Développement.
Malgré de nombreuses avancées, les inégalités d’accès à l’éducation, aux soins de santé, d’autonomie financière ou conjugale persistent dans de nombreux pays. Sur tous les territoires où Solidarité Laïque agit, une attention est portée aux droits des femmes. L’organisation promeut l’égalité des genres également à travers des actions d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité.