Quand, en ce mois d’avril 2015, Safy Nebbou arrive dans les locaux de Solidarité Laïque, il a déjà une longue expérience de l’engagement : écrivain public mais aussi parrain d’enfants qu’il soutient dans leur scolarité, Safy est convaincu depuis longtemps que l’éducation est non seulement un droit mais un levier et un atout.
Mais ce jour-là, après trois mois passés dans le grand Nord à l’occasion du tournage de « Dans les forêts de Sibérie », Safy vient avec un projet plus précis : ce n’est plus seulement à titre personnel qu’il veut s’engager, c’est son savoir-faire et son métier qu’il désire mettre au service de la cause de l’éducation. « J’avais envisagé de créer ma propre association mais la rencontre avec mon ami Gilles Porte, qui connaissait bien le développement, m’a fait changer d’avis. L’action de Solidarité Laïque est concrète et s’appuie sur des partenaires locaux engagés. Et ces deux principes que sont la solidarité et la laïcité coulent de source pour moi. »
Un projet de film s’ébauche alors et la décision est prise : Safy fabriquera un film sensible, humaniste, un film comme il sait en faire qui « conte, raconte et rend compte ».
Le réalisateur part faire des repérages dans deux centres éducatifs soutenus par Solidarité Laïque, dans le sud Liban puis dans la banlieue de Bamako. Il « embarque » dans l’histoire techniciens et artistes bénévoles, et déjà l’élan est là. Des images, des rencontres, des émotions suivent et chaque jour, dans un contexte de plus en plus marqué par le repli sur soi, le projet s’impose nécessaire.
Entre-temps, il y a eu les attentats de Beyrouth et de Paris et, quelques jours plus tard, celui de Bamako.
Le film reste fragile car il est petit budget, « militant », mais il n’est pas question de faire marche arrière : ici et là, dans la banlieue de la capitale malienne et à Saïda, les compagnons de la folle équipée sont les témoins privilégiés de parcours de vie transformés par la solidarité, par l’éducation et par le partage.
Ils ont été des dizaines à soutenir le projet, des techniciens hors pair, des petites mains discrètes pleines de talent, des artistes qui disent oui à ce projet humaniste : Ibrahim Maalouf pour la musique, Charles Berling pour la voix off, Gilles Porte à l’image et bien d’autres.
Ce documentaire est à découvrir dès le 28 novembre sur la chaîne youtube de Solidarité Laïque.