Dans les communautés rurales en Côte d’Ivoire, les familles sont peu sensibilisées à l’importance de l’éducation. Le manque d’infrastructures scolaires s’ajoutant à la pression économique, beaucoup de familles envoient leurs enfants travailler très tôt dans les filières cacaoyères, où ceux-ci, souvent victimes de travail forcé, voire d’esclavagisme, doivent transporter des charges trop lourdes pour eux, et sont exposés à des substances toxiques.
Rendre les communautés rurales autonomes
C’est pourquoi l’ONG PAIPS, partenaire de Solidarité Laïque en Côte d’Ivoire, mène des projets pour créer des cercles vertueux en faveur de l’éducation dans les communautés rurales. Ainsi, 70 femmes paysannes ont été formées aux techniques de maraichage pour l’approvisionnement de deux cantines scolaires dans les villages de Carrefour Mossi et Djahakro qui profitent à 500 enfants. Ces projets ont pour objectif à la fois de sensibiliser ces communautés à l’importance de l’éducation mais aussi de créer un lien vertueux entre éducation des enfants et ressources économiques.
Pour lutter efficacement contre le travail des enfants, l’ONG PAIPS tente d’atténuer la pression économique sur les familles pour qu’elles trouvent elles-mêmes un intérêt à ce que les enfants fréquentent l’école. Les enfants profitent gratuitement d’un repas; ainsi les familles sont libérées de ce poids financier.
Le travail des enfants, un fléau en Côte d’Ivoire
En 2015, 3 firmes agroalimentaires faisaient l’objet de plaintes pour avoir importé du cacao en provenance de fournisseurs ivoiriens employant des enfants dans des conditions de travail dangereuses et pénibles. (Nestlé, Mars et Hershey’s visés par une plainte sur la traite des enfants, Le Monde, 10.2015)
En Côte d’Ivoire, premier pays importateur mondial de Cacao, il y aurait entre 300 000 et 1 million d’enfants travaillant dans la filière cacaoyère. Ayant pris conscience de l’ampleur du problème, le pays a érigé la lutte contre le travail des enfants en priorité, une campagne portée également par la femme du Président. (Abdoulaye Casoweh, Travail des enfants : des initiatives prometteuses, mais une réalité toujours inquiétante, Les échos, 03/01/2017)
Cependant, les initiatives nationales ne suffisent pas à enrayer ce phénomène qui demeure très important. D’après les chiffres de l’Organisation Internationale du Travail, 264 millions d’enfants, âgés de 5 à 17 ans seraient « en situation de travail » dans le monde, l’Afrique étant particulièrement touchée par ce phénomène.
Pour que les enfants retrouvent leur place au sein de l’école en Afrique, en Haïti, en Asie, Solidarité Laïque est mobilisée au sein de ses programmes pour que l’éducation, fondamentale pour le développement, demeure une priorité.
Illustration : CC BY-NC-SA 2.0 International Institute of Tropical Agriculture Sun drying cocoa