En juin-juillet dernier, Haïti a été frappé de plein fouet par la crise sanitaire. Un défi de plus pour le pays qui traverse une crise politique et sociale majeure. Pour permettre aux élèves de retourner à l’école tout en étant protégés, Solidarité Laïque Haïti a équipé près de 30 000 élèves des écoles rurales en masque et gel hydroalcoolique.
« Beaucoup d’écoles ne disposent pas de points d’eau »
« Dans les écoles rurales, il est particulièrement difficile de respecter les gestes barrières, explique Junior Mercier, coordinateur de Solidarité Laïque Haïti. Beaucoup ne disposent pas d’accès à un point d’eau ou même d’électricité. Les espaces sont parfois exigües. Il est donc d’autant plus fondamental que ces écoles disposent d’un équipement leur permettant la mise en place des gestes barrières. »
En effet, jusque-là, les élèves ne disposaient pas de gel hydroalcooliques, ou tout simplement de masques pour se protéger. Les enseignants étaient logés à la même enseigne.
Avec le soutien de ses partenaires la Fondation Caris International, La Mutuelle Générale de l’Education Nationale (MGEN) et la Coalition Haïtienne de Volontaires (COHAIV), Solidarité Laïque a procédé à la distribution de matériels sanitaires aux écoles du Grand Sud d’Haïti. Près de 30 000 élèves ont pu recevoir des cache-nez et 130 écoles ont été doté de points d’eau pour faciliter le lavage des mains. Plus de 1300 professeurs ont reçu des kits de protection individuelle (masque et visière). Enfin, des séances de formation santé et sexualité scolaire se tiendront à partir du mois de Novembre 2020 dans les écoles pour aider les écoliers à mieux appréhender la maladie et pratiquer les gestes barrières.
Un retour à l’école après rupture éducative de 4 mois pour de nombreux enfants
» Bien que le gouvernement haïtien ait mis à la disposition des élèves des cours à distance (en ligne et à la télévision) et que certaines écoles aient pu réaliser des séances de tutorat, la grande majorité de ces enfants n’avaient pas eu la possibilité d’y participer, faute de connexion et d’équipements nécessaires, explique Sindy Jn Baptiste, chargée de communication de Solidarité Laïque Haïti. Pour réduire les risques de résurgence de la pandémie, des mesures de sécurité ont été publiées par le ministère de l’éducation. Dans le cas des établissements scolaires disposant de peu d’espace, ce dernier préconise de recourir à la diminution des effectifs-classes et aux pratiques de double vacation pour une même classe. Des points d’eau doivent être toujours alimentés et à partir de la section fondamentale, les enfants doivent porter des cache-nez. Mais ces mesures peinent à être appliquées, car elles nécessitent des moyens que certains écoles et ménages n’ont pas. Par ailleurs, 15 jours après le retour en classe, la situation politique met déjà à mal l’année scolaire qui agonisait. En effet, une recrudescence très inquiétante de l’insécurité dans certains quartiers du pays fait craindre de possibles troubles à l’ordre publique qui auront des conséquences négatives sur la scolarité des enfants. Enfin, entre les diverses manifestations d’élèves qui réclament la présence des professeurs en salle de classe, et celles des enseignants réclamant pour leur part des arriérés de salaires, la situation au sein des écoles publiques est des plus complexe. La plateforme syndicale des enseignants a dénoncé cette situation qu’elle juge propice à la dégradation de la valeur des diplômes haïtiens. »
Des infos à retrouver dans Le Tour #7, la revue de Solidarité Laïque Haïti.