Combien d’élèves ont bénéficié de l’opération Rentrée Solidaire au Mali ?
Cette année, ce sont plus de 75 tonnes de fournitures scolaires qui ont été acheminées vers le Mali. En tout cela fait 20 000 lots, donc 20 000 élèves ont pu profiter de l’opération.
Grâce au partenariat avec l’UNESCO, des cahiers ont été confectionnés directement à Bamako. Leur couverture représente les cinq sites maliens classés au patrimoine mondial de l’humanité, un beau moyen pour faire des élèves les ambassadeurs de leur patrimoine après un conflit traumatique.
Comment ont été choisis les établissements bénéficiaires ?
En tout, 59 établissements ont été sélectionnés avec le Ministère de l’Education nationale malien, répartis dans les huit régions, dont le Nord du Mali, zone de tension. Avec les autorités, on a sélectionné les écoles qui étaient les plus démunies, où il y avait le plus fort taux de pauvreté.
Pour s’assurer de la bonne distribution, on a demandé à ce qu’il y ait un représentant des parents d’élèves présent dans chaque établissement.
La distribution, c’est un travail logistique énorme. Quel sens a pour vous cette opération ?
C’est fastidieux de préparer les colis, la réception et la répartition des fournitures. Mais c’est très positif d’être à l’étape d’aboutissement de l’opération ! La Rentrée solidaire, c’est un plus nécessaire qui permet d’aider les élèves les plus défavorisés, de leur donner des outils pour travailler. C’est aussi un moyen de conforter le rôle de nos partenaires maliens. Ces partenaires sont souvent des acteurs engagés qui travaillent à la fois sur l’éducation formelle, non formelle, sur la petite enfance et sur le handicap. La distribution n’a pas oublié des centres spécialisés accueillant des enfants handicapés.
La Rentrée Solidaire se fait à plusieurs niveaux : la solidarité entre les élèves de France et les élèves du pays mais aussi le renforcement de la société civile avec qui l’on travaille. On ne mesure pas tout de suite l’impact mais par exemple en 2007, au Niger, le ministre, suite à la Rentrée Solidaire a décidé de travailler avec nos partenaires. Cela a changé le regard du Ministère sur les associations qui étaient dans le réseau.
Comment les élèves perçoivent-ils cet élan de solidarité en provenance de France ?
Quand on procède à la distribution, on explique aux élèves du Mali que c’est une collecte qui s’est faite dans les écoles de France, où les élèves ont appris à connaître l’histoire, la géographie, la culture du Mali, ont réfléchi à la notion du don, de la solidarité. On voit que les élèves au Mali y sont très sensibles, cela se lit sur leur visage, à leur sourire, à leur réaction. Bien sûr, cela ne règle pas tous les problèmes d’effectifs, d’infrastructures auxquels ils sont confrontés mais cela attire l’attention sur ces problématiques.
La prochaine Rentrée Solidaire se déroulera au Liban, pourquoi est-il important de se mobiliser pour les élèves de l’école publique ?
Au Liban, il n’y a que 20% d’élèves dans l’école publique et c’est elle qui accueille les enfants les plus défavorisés du pays. Il y a 1,5 million de réfugiés ! Et les enfants syriens vont dans les écoles publiques, ce qui est un nouveau défi pour cette école qui accueille déjà les plus démunis. Cela l’oblige à faire deux temps d’école : un le matin et un l’après-midi.
C’est important dans un pays où il y a beaucoup d’écoles communautaires, de soutenir celles qui font l’effort du vivre ensemble : les écoles publiques laïques. Le fait d’aider l’école publique libanaise, c’est une façon de dire qu’il faut accueillir tout type d’élèves. C’est une façon d’apaiser les tensions communautaires qui rongent le Liban.
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