En moré, langue partagée par la majorité des Burkinabè, l’expression « l’union fait la force » se traduit par « beneb nooma ».
Située à Koudougou, au centre du Burkina Faso, la bien nommée Benebnooma est une association qui a su unir autant de volontés que de types d’actions en faveur des enfants et des jeunes défavorisés pour leur offrir un avenir. Depuis 1999, l’association travaille main dans la main avec Solidarité Laïque afin que des enfants de parents très démunis ou des orphelins d’un ou de leurs deux parents aient une chance de suivre une scolarité normale et de construire un projet professionnel. Aujourd’hui, près de 200 enfants sont parrainés grâce à ce partenariat.
L’éducation à tous les âges
L’histoire de l’association commence au début des années 1980. « A l’époque, il n’y avait pas assez d’écoles pour que tous les enfants soient scolarisés », retrace Blandine Ky, la directrice de Benebnooma. Koudbi Koala, le fondateur et président de l’association, alors professeur d’anglais, décide donc d’organiser avec des amis des classes informelles dehors, à l’ombre des arbres. Depuis, le projet associatif s’est largement étoffé et propose un accompagnement global, scolaire, social, culturel et professionnel. En matière d’éducation et de formation, d’abord, puisque Benebnooma a ouvert un accueil préscolaire pour les enfants de 3 à 5 ans et une école primaire.
L’association a aussi mis en place des ateliers d’apprentissage à la forge, en mécanique générale, en couture, en menuiserie et en réparation de deux roues. « Nous avons construit un cybercafé et un espace d’étude pour que les jeunes puissent étudier dans de bonnes conditions », précise la directrice. Les adultes ne sont pas non plus oubliés avec Radio Palabre, première radio communautaire du pays dont le but est d’éduquer, d’informer et de sensibiliser, « contre l’excision des filles, par exemple, ou sur la prévention du paludisme », explique Blandine Ky.
Pour la scolarisation des filles
L’association est particulièrement attentive à la scolarité des filles. « Dans les familles rurales et pauvres, les filles ne vont pas souvent à l’école. Le mariage forcé à 12 ou13 ans se pratique encore. Les gens pensent qu’une fille qui va à l’école risque d’attraper la grosse tête, ce qui rendra son mariage difficile. Nous nous battons contre ça. L’Etat a pris des mesures, mais il faut faire plus. Rendre par exemple la gratuité de l’école effective car, dans les faits, il faut assurer les fournitures scolaires, payer des cotisations, etc. Les droits de l’homme disent que nous sommes tous égaux. Il faut donc l’égalité en droit des hommes et des femmes. »