Une éducation communautarisée
Dans un pays marqué par la présence de nombreuses communautés, faire de l’éducation un vecteur de cohésion sociale est un défi majeur. A la fin de la guerre civile en 1989, la volonté politique était pourtant de faire de l’école un lieu propice au vivre ensemble. Depuis l’Etat a renoncé et a laissé la main aux communautés au nom de la liberté scolaire. Ce pays multiconfessionnel est ainsi de plus en plus marqué par le communautarisme. Le secteur public représente seulement 30% du taux de scolarisation global au Liban.
Reproduction des inégalités sociales
Au Liban la pauvreté de certaines familles prive des enfants de leur Droit à l’éducation. 30% de la population libanaise vit en effet en dessous du seuil de pauvreté. Dans ce contexte, l’accès à une éducation dépend largement de l’origine sociale.
Pas suffisamment dotées par l’Etat, les écoles publiques souffrent d’une image de mauvaise qualité et accueillent les familles les plus modestes, certains diront « les laissés pour compte ». Beaucoup de familles libanaises recherchent dans l’enseignement privé un certain prestige et n’hésitent pas à consacrer une part très importante de leur budget à l’éducation de leurs enfants. Elles font souvent le choix de privilégier l’éducation de qualité des garçons au détriment des filles qui se rendent alors à l’école publique.
De même, 45% des enseignants au Liban n’ont aucun diplôme universitaire, ce qui nuit nécessairement à la qualité de l’enseignement public.
La distribution de fournitures scolaires aux élèves du secteur public, tout en améliorant leurs conditions de scolarisation, a aussi pour objectif de promouvoir le vivre ensemble au Liban.
Le Liban au cœur des conflits
Situé dans une zone de tensions, l’école publique libanaise doit relever, parmi d’autres, un défi de taille : l’accueil des réfugiés en provenance de Palestine et de Syrie. Le Liban compte en effet un réfugié pour cinq habitants. 37 000 enfants syriens sont en effet sur liste d’attente pour accéder à l’enseignement public au Liban. Une pression migratoire qui accentue les inégalités et s’ajoute aux autres enjeux auxquels l’école publique libanaise doit faire face.
Faible formation des professeurs, absence d’outils pédagogiques communs, les besoins sont nombreux au Liban. La Rentrée Solidaire, c’est l’occasion pour les enfants et les jeunes de devenir acteurs d’un projet solidaire mais aussi de s’interroger sur le droit à l’éducation pour tous et sur sa mise en œuvre.
Cette collecte de fournitures apporte ainsi une aide matérielle aux élèves et aux enseignants libanais pour qu’ils puissent étudier dans de meilleures conditions. En visant en priorité les plus démunis, elle contribue à lutter contre les inégalités croissantes au Liban.
Soutenez l’école publique au Liban !
©Frédéric Vielcanet/Solidarité Laïque