Le centre Benebnooma parraine 200 orphelins. Comment vont-ils ?
Ils vont bien car ils vont à l’école, sont suivis sur le plan sanitaire, et mangent à leur faim car une partie du soutien financier est utilisé pour acheter des denrées que l’on remet directement à leur famille. Sans leurs parrains de Solidarité Laïque, c’est certain, 9 sur 10 n’irait pas à l’école, ils travailleraient et n’auraient pas toujours un repas par jour. Une assistante sociale détachée partiellement de la fonction publique assure leur suivi et règle chaque jour les difficultés quotidiennes qu’ils rencontrent.
On dit souvent qu’il ne suffit pas de scolariser les enfants pour qu’ils restent à l’école, pourquoi ?
Parce que quand les parents ou les adultes qui accueillent ces enfants orphelins ne sont pas allés à l’école, ils ne mesurent pas l’importance de la scolarisation. Beaucoup disent encore que « l’école est faite pour les fainéants ». Et surtout, un enfant qui va à l’école est un enfant qui ne travaillera pas et ce sera autant d’argent en moins. D’où l’importance d’apporter une motivation et des denrées alimentaires dans le cadre du parrainage.
Que mettez-vous alors en œuvre pour lutter contre cette déperdition scolaire ?
Nous avons une radio communautaire très écoutée par les adultes. Sur Radio Palabres, dans toutes nos langues, toute la journée du jeudi est consacrée à l’éducation : conseils, témoignages, mais aussi lien entre enseignants et parents dans une région où les nouvelles technologies et même le téléphone est loin d’être la règle. Ça fonctionne très bien au point que, lors du dernier appel pour la vaccination des enfants, le médecin a été débordé. Peu à peu, les parents comprennent pourquoi un enfant éduqué est un enfant qui deviendra plus libre demain.
Y a-t-il des enfants qui attendent un parrain ?
Oui, on a une cinquantaine d’enfants qui attendent. Nous espérons que Solidarité Laïque trouvera de nouveaux parrains ou de nouvelles marraines.