L’indice mondial d’écart entre les sexes évalue 134 pays pour savoir comment ils partagent les ressources et les opportunités entre les populations masculine et féminine, quels que soient les niveaux globaux de ces ressources. L’indice mesure l’ampleur de l’écart entre les sexes dans quatre domaines :
- Opportunités et participation économique: indicateurs tenant compte des salaires, des niveaux de participation et de l’accès aux postes de haut niveau de compétence.
- Niveau de scolarité : indicateurs sur l’accès à l’éducation de base et aux études de niveau supérieur
- Santé et survie : critères tenant compte de l’espérance de vie et du sexe-ratio.
- Empowerment politique : critères sur la représentation politique des femmes dans les structures de décision
La France à la traîne en 2010
En 2010, la France obtient la 46 place sur 134 pays évalués, perdant ainsi 28 places depuis 2009 ! Cette baisse est principalement due à sa piètre performance en ce qui concerne la participation des femmes en politique et à l’économie nationale.
Toutefois, il ne faut pas se faire de fausses illusions car en regardant la liste complète des 134 pays évalués, il est flagrant de remarquer que la France se trouve derrière certains pays à faible et/ou moyen revenu : les Philippines occupent la 9ème place, l’Afrique du Sud la 12ème, le Sri Lanka la 16ème, Cuba la 24ème, le Mozambique la 22ème, la Mongolie la 27ème, le Nicaragua la 30ème, etc.
On pourrait se consoler en observant que les déficiences de la France ne touchent pas tous les domaines évalués. En effet, la France occupe la première place aux côtés de plus de vingt pays en ce qui concerne le niveau de scolarité, et la première aussi aux côtés de plus de trente-cinq pays dans le domaine de la santé et de la survie. Les grandes faiblesses de la France sont la participation politique des femmes (47ème place), et les opportunités et la participation économique (60ème place).
En 2009, la France occupait la 16ème place en participation politique des femmes. Cette chute révèle les disparités de genre dans la politique française, et ce, malgré la législation imposant la parité sur la liste des partis politiques.
Au niveau des opportunités et de la participation économique, les Françaises sont encore sous-représentées dans les postes directifs. Dans le domaine de l’éducation, il est important de noter que même si les femmes enseignantes sont surreprésentées en enseignement primaire et un peu en secondaire, elles ne représentent que 39% des effectifs de l’enseignement supérieur
Ces divergences sur le lieu de travail ont éveillé un débat sur le respect des quotas de genre. Au cours des trois dernières années, une perception croissante peut être constatée, comme quoi les Françaises ne perçoivent pas le même salaire que les hommes pour un poste équivalent. A la 127ème position sur cet indicateur, la France touche presque le fond…