Malgré son adoption il y a plus de 30 ans, la Convention Internationale des droits de l’enfant est mal connue et partout dans le monde, les droits de l’enfant continuent d’être bafoués. Avec un recul conséquent de l’accès à l’éducation du fait de la crise sanitaire, l’aggravation du dérèglement climatique, l’éclatement de certains conflits armés menaçant les droits des enfants en particulier des plus vulnérables, des filles et entraînant des migrations forcées, il est aujourd’hui urgent d’agir pour les droits de l’enfant.
Combien d’enfants ont été privé.e.s d’éducation en raison de la pandémie de COVID-19 ?
Au plus fort de la pandémie, 1,6 milliard d’apprenant.e.s n’étaient pas scolarisé.e.s, dont 810 millions dans les pays à faible revenu. Fin mars 2021, près de la moitié des élèves à travers le monde n’étaient pas scolarisé.e.s en raison des fermetures partielles ou complètes des écoles liées à la pandémie de coronavirus. On estime par ailleurs que chaque enfant a perdu en moyenne un tiers de son éducation annuelle (74 jours) à cause des fermetures d’école et du manque d’accès à l’enseignement à distance. (Source : UNESCO).
Pourtant, l’éducation de toutes et tous est un droit, mais également un facteur primordial de lutte contre la pauvreté, d’autonomisation et de développement socio-économique. Aujourd’hui, il est indispensable d’alerter les gouvernements sur la nécessité de financer le retour à l’école et à la formation et de reconstruire un système éducatif plus fort et plus adapté aux enjeux actuels.
Les équipes de Solidarité Laïque se sont mobilisées tout au long de la crise sanitaire pour soutenir les éducateurs.éducatrices et enseignant.e.s qui tentaient de maintenir le lien avec les élèves et les jeunes.
« Dans notre localité, les cours à distance ne sont même pas envisageables, nous manquons de matériels, nous ne sommes pas formé.e.s à cela. »
Didier, enseignant au Burkina Faso
« Je suis enseignant depuis 17 ans dans une classe de CM2 au Burkina Faso. L’enseignement pour moi, c’est une vocation. J’aime vraiment ce que je fais et je le fais avec beaucoup de passion. Ce sentiment de satisfaction que je ressens lorsque je rencontre d’anciens élèves qui sont maintenant dans la vie active et qui ont réussi, est indescriptible. ».
Par manque de moyens, combien d’enfants ne partent pas en vacances, chaque année en France ?
1 enfant sur 3 ne part pas chaque année, selon le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC).
En 2020, 44% des Français ne sont pas partis en vacances. En cause, la crise sanitaire, les difficultés financières et l’incertitude liée à la pandémie. Et pourtant, les vacances font partie des droits de l’enfant promus par la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. C’est pourquoi chaque année, Solidarité Laïque agit, en partenariat avec l’ANCV, pour permettre à des familles en difficulté de partir. En 2020, 1 620 personnes sont parties grâce au programme Vacances et Insertion, et 11 272 journées de vacances ont été financées par le programme en 2021.
“Dans la ville où j’habite, il n’y a rien à faire”
Célia, collégienne en France
« C’était vraiment important pour moi de partir en vacances car dans la ville où j’habite, il n’y a rien à faire. Je suis maintenant trop grande pour aller au centre de loisirs. Ce que j’ai préféré pendant mes vacances, c’était la visite des îles Chausey et du Mont Saint Michel. C’était superbe ! J’ai adoré aussi pouvoir profiter de la piscine en extérieur avec les autres enfants. C’était vraiment bien !«
DEPUIS COMBIEN D’ANNÉES LA CONVENTION INTERNATIONALE DES DROITS DE L’ENFANT A-T-ELLE ÉTÉ ADOPTÉE ?
Adoptée à l’unanimité par l’Assemblée Générale des Nations Unies il y a 32 ans (le 20 novembre 1989), la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) a été ratifiée par la France en 1990. Tout en reconnaissant la nécessité d’accompagner le bon développement de l’enfant, c’est le premier traité international qui le considère comme un sujet de droits (sociaux, économiques, civils, culturels et politiques).
Le droit à une identité, de vivre en famille et d’être aimé, au respect et à une vie privée, à la protection contre toutes formes de violences… La Convention internationale des droits de l’enfant est bien plus qu’un texte à forte portée symbolique : elle est juridiquement contraignante pour les États signataires, qui s’engagent à défendre et à garantir les droits de tous les enfants sans distinction et à répondre de ces engagements devant les Nations unies. Ce texte et ces engagements doivent être rappelés, respectés ici comme ailleurs où les droits de l’enfant sont encore bafoués.
Dans plus de 20 pays, Solidarité Laïque défend le droit des enfants à accéder à une éducation de qualité, dans la perspective de construire une société plus juste et favoriser le développement des générations futures. Notre collectif soutient l’expression des enfants et des jeunes pour qu’ils s’exercent au plus tôt à la citoyenneté et alerte sur les situations les plus graves sur le plan international.
“Je veux être capable d’aider mes parents et mon pays”
Johnyka, lycéenne en Haïti
« Depuis que mon école a été reconstruite, j’ai pu retourner étudier. Avec tous ces mois passés sans aller à l’école, j’ai compris à quel point l’éducation est importante. Si je ne vais pas jusqu’au bout de mon cursus, je n’évoluerai pas. Je veux vivre correctement, pouvoir nourrir une famille, ne pas être dépendante d’un homme, je veux être capable aussi d’aider mes parents et mon pays. On a besoin de moi, je dois me donner cette chance-là ! ».
Ensemble, continuons à défendre les droits de l’enfant, partout dans le monde.
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Le droit à une éducation de qualité pour tous.toutes en Haïti
Projet : « Lékol Chimen Libète », (L’École, vecteur de cohésion sociale en Haïti)
Dans les zones les plus reculées, les écoles publiques sont dépourvues de moyens pour s’équiper et délivrer une éducation publique de qualité à leurs élèves.
Partenaires principaux : Agence Française de développement ● Ambassade de France en Haïti ● Ministère haïtien de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle ● Électriciens Sans Frontières (ESF) ● Aide et Action (AEA) ● La coalition Haïtienne de Volontaires (COHAIV), Contacts et Recherches Caraïbes (CORECA) et l’ Association des animateurs Polyvalents pour l’ Encadrement de la Jeunesse(AAPEJ) et APPEL
Nos objectifs pour 2020-2023 :
➜ Doter 27 écoles d’infrastructures scolaires de qualité et développer des activités éducatives au bénéfice de 10 000 élèves et plus de 2 000 parents.
➜ Développer des conseils d’école pour impliquer tous les acteurs éducatifs et promouvoir une gouvernance éducative.
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Le droit à la formation au Burkina Faso
Projet : Alphabétisation bilingue et fonctionnelle, dans le cadre du programme Compétences pour Demain
En Afrique de l’Ouest, des millions de jeunes peinent à obtenir un emploi stable et rémunérateur car leurs acquis scolaires sont trop faibles ou inexistants. Ils.elles se retrouvent donc très limité.e.s dans leurs projets professionnels et leur vie sociale.
Partenaires principaux : Agence française de Développement (AFD) ● Aide et Action (AEA) ● Institut Français de Côte d’Ivoire (IFCI) ● Coordination des Organisations de Développement par l’Éducation (CODE)
Nos objectifs pour 2021-2022 :
➜ Alphabétiser des jeunes et des adultes.
➜ Former en langue première et en français pour faciliter l’apprentissage.
➜ Créer un réseau de jeunes formateurs.formatrices en français et alphabétisation. À ce jour, 40 personnes ont été formé.e.s.
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Le droit à la culture en France
Projet : « Accès à la lecture, sensibilisation au civisme, éducation à la citoyenneté », dans le cadre du programme PEPS (Par l’Éducation, Pour la Solidarité).
Partenaires principaux : Délégation Départementale de Solidarité Laïque 59 (Nord) ● La Fée des Mots
(éditeur associatif parrainé par Éric Orsenna).
Nos objectifs pour 2021-2022 :
➜ Développer le plaisir de lire en offrant à 1 200 enfants du département du Nord une adaptation du Livre de la jungle, avec leur nom et leur prénom dans le titre et le corps du texte, pour qu’ils.elles deviennent les héros.héroïnes de l’histoire.
➜ Sensibiliser au civisme et à la citoyenneté à travers la lecture et l’analyse de ce livre en classe.