Au Sénégal, les daaras sont des écoles coraniques où des aspirants, de jeunes enfants appelés les talibés, sont mis à disposition d’un maître spirituel pour leur éducation « spirituelle et morale ». Pour certains marabouts, c’est une manne lucrative.
Mendicité, châtiments corporels, la maltraitance quotidienne de certains enfants talibés
Forcés à mendier dans les rues pour recueillir des « aumônes », très peu sont ceux qui reçoivent des soins de santé ou la moindre éducation en dehors de la mémorisation du Coran. Les leçons sont ponctuées de châtiments corporels et si les élèves ne parviennent pas à rapporter leur quota journalier d’argent, généralement fixé entre 500 et 2 000 francs CFA (entre 1 et 4 dollars), ils sont humiliés, enchaînés ou battus, parfois à mort comme ce fut le cas pour cinq enfants début 2016.
Mobilisation en demi-teinte du gouvernement Sénégalais
Face à ces abus et sous la pression de plusieurs ONGs, le 30 juin 2016, Macky Sall, le Président de la République du Sénégal a pris des mesures pour que ces enfants des rues soient placés dans des centres d’accueil. Depuis, des arrestations ont eu lieu, mais la plupart des affaires portées devant les tribunaux relèvent des formes d’abus les plus extrêmes. La justice est encore loin d’être rendue pour que les droits de ces enfants soient respectés, comme le Sénégal s’y est pourtant engagé en ratifiant la Convention internationale des droits de l’enfant.