Pour une société respectueuse de l’enfant

Pour une société respectueuse de l'enfant
Alors que la France va présenter son rapport sur l’application de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant à l’ONU les 13 et 14 janvier prochains, entretien exclusif avec la Défenseur des droits, Geneviève Avenard.

En France, il y a encore beaucoup de chemin à faire pour faire appliquer la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE). Quels sont les chantiers prioritaires ?

 

Geneviève Avenard : Parmi les chantiers prioritaires, il y a le développement de la connaissance de la CIDE par l’ensemble des professionnels en lien avec des enfants, en l’inscrivant dans les formations initiales et continues. Il est nécessaire aussi de conduire des études d’impact sur les droits des enfants pour l’ensemble des projets et propositions de loi déposés au Parlement. Enfin, la lutte contre toute forme de violence faite aux enfants et le développement des actions visant à rendre effectif le droit à l’éducation nous semblent eux aussi essentiels.

 

 

De quelle manière la société civile est-elle partie prenante de ce travail pour améliorer la situation des droits de l’enfant ? Comment évaluez-vous le travail que vous conduisez depuis plusieurs mois avec Solidarité Laïque sur cette question ?

 

G.A. Le dialogue entre les pouvoirs publics et la société civile est indispensable. C’est en ce sens que notre institution travaille activement dans le cadre des comités d’entente ou des groupes de travail qu’elle met en place et auxquels participent activement les associations. De ce point de vue, le travail conduit avec Solidarité Laïque est un atout précieux pour la pertinence de nos constats et de nos recommandations.

Au travers d’animations ou de conférences, Solidarité Laïque est également très engagée pour promouvoir la CIDE auprès des enfants et des jeunes. J’ai ainsi eu la chance de participer à plusieurs de ces conférences. Ce travail de terrain est essentiel pour que la CIDE se décline dans le quotidien de chacun.

Par ailleurs, je salue le travail qui est réalisé dans le cadre du collectif AEDE – Agir Ensemble pour les Droits de l’Enfant, co-piloté par Solidarité Laïque et DEI-France. Nous avons préparé ensemble et en lien avec l’institution du Contrôleur Général des Lieux de Privation de liberté la pré-session des ONG à Genève en juin dernier où chacun d’entre nous a présenté ses rapports et ses principales préoccupations et préconisations. Nous serons également ensemble à Genève les 13 et 14 janvier prochain au moment de l’audition du gouvernement français.

 

Solidarité Laïque privilégie dans son approche la sensibilisation des enfants à leurs droits et la participation des enfants. Comment ces actions contribuent-elles à une meilleure application de la CIDE en France ?

 

G.A. Un des principes fondamentaux de la CIDE est d’impliquer les enfants dans les décisions qui les concernent et de leur permettre d’être acteurs de leur propre vie. La sensibilisation des enfants à leurs droits est une de nos priorités : ainsi nous avons rencontré plus de 32. 000 enfants en 2014/2015. Je suis également très attentive aux actions visant la participation des enfants portées par les associations sur le territoire national et sensible à la qualité de celles initiées par Solidarité Laïque qui mettent en résonance les droits de l’enfant avec des sujets d’actualité comme le réchauffement climatique.

 

 

A l’international, la défense des droits de l’enfant est aussi au cœur de nos actions. Pensez-vous que s’il y avait un défenseur des droits dans chaque pays, la cause avancerait plus vite ?

 

G.A. C’est en effet notre avis et nous y  travaillons au sein de nos différents réseaux. Le Défenseur des droits travaille particulièrement sur la question des droits de l’enfant avec l’Association des Ombudsmans et Médiateurs de la Francophonie (AOMF) qui regroupe une cinquantaine de pays francophones. J’assume en son sein depuis l’an dernier la présidence du comité des droits des enfants constitué d’une quinzaine de membres.

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