Le climat d’insécurité en Haïti, notamment dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, a entraîné des répercussions dramatiques sur le système éducatif.
Cette situation affecte particulièrement les quartiers défavorisés et difficiles d’accès comme Cité Soleil, Croix-des-Bouquets, Delmas, Ganthier, Port-au-Prince Nord et Sud, Pétion-Ville et Tabarre.
Les établissements scolaires sont devenus des cibles fréquentes des violences liées aux rivalités entre groupes armés. Les gangs exigent des rançons pour permettre le passage, rendant l’accès à l’éducation encore plus difficile.
Les écoles deviennent des bases pour les groupes armés, empêchant le retour à la normale.
- 1 directeur d’école sur 5 a déclaré que les routes menant à leur établissement sont bloquées par des groupes armés.
- Sur 976 écoles, plus de 500 sont inaccessibles ou partiellement fonctionnelles et 54 sont complètement fermées. (Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle et UNICEF)
- Le nombre d’élèves dans les salles de classe est passé de 270 000 avant avril 2022 à 218 000 en mai 2022.
- Près de 55 000 enfants n’ont toujours pas pu retourner à l’école.
Les enfants sont les premières victimes de cette violence omniprésente.
L’absence prolongée des enfants à l’école les rend plus vulnérables à l’exploitation, aux abus et au recrutement par les groupes armés, alimentant un cercle vicieux de violence. La fermeture des écoles renforce la précarité sociale et expose de plus en plus d’enfants à un futur incertain, les éloignant de l’éducation formelle.
La crise sécuritaire affecte gravement l’éducation en Haïti, mettant en péril l’avenir de milliers d’enfants. La rentrée scolaire d’octobre 2024, n’a été réalisée qu’en partie, malgré la présence de forces multinationales.
Il est crucial que les acteurs concernés prennent des mesures immédiates pour restaurer un environnement sécurisé, permettant ainsi aux enfants de poursuivre leur scolarité dans la paix et la sécurité.
Même s’ils sont ralentis par la situation anarchique, nos projets avancent et s’adaptent au jour le jour.
C’est parce que nous ne travaillons qu’avec et au sein de communautés locales très impliquées et directement concernées par nos activités que c’est possible. Nos équipes sur place sont haïtiennes et nos programmes s’appuient sur des animateurs socio-culturels qui interviennent au plus proche des zones où ils résident.
Ce recrutement local est un choix délibéré ; il permet d’offrir des débouchés à des jeunes dans leur zone isolée, d’éviter l’exode rural et de mieux identifier les personnes à soutenir.
Par ailleurs, nous intervenons en partenariat avec le ministère de l’éducation nationale et ses délégations départementales, ce qui renforce notre ancrage local. En attendant le retour à une situation de paix, il s’agit de redonner espoir et surtout de ne jamais abandonner, en développant une dynamique de réponse collective face à la crise sécuritaire.