200 000 enfants ne sont pas scolarisés en Haïti. En cause ? « L’école publique est largement négligée par les politiques, résume Joël Da Costa, responsable du programme Haïti (le PROCEDH) à Solidarité Laïque. Locaux adéquats, matériel scolaire et formation des enseignants font en effet défaut sur l’île. » C’est pour cette raison que les membres du PROCEDH revendiquent avant tout que les futurs élus s’engagent à mettre en place ces prérequis et la gratuité de l’éducation. « Il s’agit de donner à l’éducation publique des moyens financiers pour en garantir la qualité et l’accès à tous », explique Joël Da Costa.
Les enseignants, clé d’une éducation de qualité
Un manque de moyen qui concerne également les enseignants : « classes surchargées, salaires misérables, protection sociale méconnue… Être enseignant en Haïti, c’est un sacerdoce ! », témoigne Antonio. Le PROCEDH demande aux candidats aux élections d’inclure à leur programme la revalorisation de la condition des enseignants ainsi que le dialogue avec les différents acteurs de l’éducation. « L’échange entre syndicats d’enseignants, associations de parents d’élèves et pouvoirs publics n’existe en effet pas pour le moment, précise Joël Da Costa. Il s’agit de le formaliser pour construire ensemble un système éducatif de qualité. »
L’éducation hors de l’école
La campagne du PROCEDH fait enfin la promotion de l’éducation non-formelle. Qu’il s’agisse d’accès aux activités culturelles et sportives pour tous ou d’apprentissage à tous âges, c’est une dynamique encore méconnue qui ne fait pas l’objet de politique publique cohérente en Haïti. « L’éducation non-formelle fait partie du droit fondamental à l’éducation, précise Joël Da Costa. Il est essentiel de valoriser tous les types de savoirs ainsi que l’apprentissage tout au long de la vie. » Une thématique qui rejoint de près le droit des enfants aux loisirs.