Lundi dernier, Greta Thunberg, Alexandria Villaseñor, Ridhima Pandey, Iris Duquesne et les 12 autres ont saisi le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies pour dénoncer l’inaction climatique de cinq Etats, dont la France. Ce comité est chargé de suivre l’application de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant par les Etats qui ont ratifié ce texte. Ce traité international le plus largement ratifié de l’Histoire fêtera cette année son 30ème anniversaire. Pourtant, il est encore très méconnu et manque d’effectivité. Alors cette saisine est une bonne nouvelle pour l’application de la Convention !
“ La parole de l’enfant et sa participation aux décisions qui le concernent est nécessaire “
En saisissant cette instance onusienne via la possibilité offerte par le 3e Protocole facultatif de la Convention, ces jeunes militants rappellent que celle-ci énonce des droits concrets pouvant conduire à une démarche juridique et que la parole de l’enfant et sa participation aux décisions qui le concernent est nécessaire.
“ L’interconnexion entre les droits de l’enfant et de l’ensemble des droits humains n’est plus à démontrer “
La question qui se pose désormais est de savoir si le Comité des droits de l’enfant se jugera compétent pour instruire cette demande. Si la Convention Internationale des droits de l’enfant n’évoque pas le climat, elle implique un droit à la participation des enfants aux politiques publiques. Par ailleurs, l’interconnexion entre les droits de l’enfant et de l’ensemble des droits humains, tel celui du droit à un environnement sain, n’est plus à démontrer. Tous les enfants doivent pouvoir grandir dans un environnement respecté et protégé. Pour l’effectivité des droits de la Convention, il paraît essentiel de ne pas limiter son champ d’application.
“ Considérer que les enfants ne sont pas à même de comprendre des sujets de politiques publiques interroge sur la prise en compte du droit à la participation “
Depuis son intervention au Sommet Action Climat à l’ONU, la jeune militante suédoise Greta Thunberg a été fortement critiquée. Accusée d’être radicale et manipulée, attaquée parfois sur son physique, ces réactions ont choqué notre collectif qui se bat pour que l’avis des enfants soit pris en compte. Pour certains, son âge ne lui permettrait pas de comprendre des sujets complexes. Si on peut être en désaccord avec le combat de cette jeune militante, considérer que les enfants ne sont pas en mesure de comprendre des sujets de politiques publiques interroge sur la prise en compte de leur opinion sur des sujets qui les concerne. Pour Solidarité Laïque, respecter les droits de l’enfant et notamment celui d’être écouté avec respect peut constituer une clé pour la construction d’un avenir meilleur.
Retrouvez le communiqué de presse du groupe Objectif Enfance
Le Groupe enfance est un collectif dont Solidarité Laïque est membre, mobilisé pour faire reconnaître et appliquer les droits de l’enfant dans la politique de coopération internationale de la France.